5 juin 2008

NAIROBI, 5 juin 2008 (AFP). Les déserts peuvent éviter à des millions de personnes des coûts énergétiques élevés et protéger l'environnement en fournissant de l'énergie solaire, ont indiqué jeudi des experts lors d'une rencontre au Kenya qui réunit des représentants de neuf pays africains.

Vingt députés de ces pays - Burundi, Djibouti, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Seychelles - sont réunis jusqu'à dimanche au Parc national de Samburu (nord du Kenya) pour discuter de l'accès des plus pauvres à l'énergie.

Selon les experts présents, l'Afrique pourrait facilement fournir de l'énergie à ses 600 millions d'habitants qui n'ont pas l'électricité et même l'exporter en Europe.

"Le soleil du désert peut fournir une énergie équivalente à un baril et demi de pétrole par kilomètre carré", a souligné Gerhard Knies, responsable à Rome du projet TREC (Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation).

"La plus grande source d'énergie est le soleil et le meilleur endroit pour la capter est le désert", a-t-il indiqué aux journalistes.

"Les déserts fournissent annuellement 700 fois plus d'énergie que celle utilisée par l'humanité entière", a-t-il expliqué, ajoutant: "c'est comme si une couche de 25 cm de pétrole venait recouvrir les déserts année après année".

Pour un autre expert, Nicholas Dunlop, "il faut fournir de l'électricité aux plus pauvres dans l'Est de l'Afrique mais en même temps, il y a un besoin urgent de combattre le changement du climat".

Selon lui, la technique utilisée pour fournir de l'énergie solaire est simple et propre, comparée à celle utilisée pour extraire l'énergie fossile.

"Une fois construits les panneaux (solaires) et les tuyaux pour concentrer la chaleur du soleil afin de faire bouillir l'eau nécessaire à la bonne marche d'une vieille turbine à vapeur, il n'y a plus rien d'autre à payer...et le bon Dieu fait le reste", a estimé M. Dunlop.

Pour Gerhard Knies, "l'énergie renouvelable est actuellement considérée comme un complément par rapport au pétrole mais nous devons (au contraire) considérer le pétrole comme un complément à l'énergie renouvelable".

Stephen Karekezi (Environment and Development Network for Africa) a rappelé que les prix élevés du pétrole poussaient les dirigeants à développer des sources d'énergie alternatives et plus propres.