7 mai 2008

PARIS, 7 mai 2008 (AFP). Une étude conduite au domicile de 130 enfants d'Ile-de-France et présentée mercredi à Paris a montré la présence d'au moins un pesticide dans 94% des logements, dont certaines substances interdites depuis des années.

Au total, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) qui a conduit l'étude a recherché 31 substances -25 insecticides et 6 herbicides- sélectionnées en fonction de leur usage, de leur toxicité et de leur rémanence.

"Le problème est qu'on ne sait pas si les concentrations mesurées sont préoccupantes", a reconnu Corinne Mandin, de la direction des risques chroniques à l'Ineris, en insistant sur trois pesticides particulièrement présents: le lindane, l'alpha-HCH et le propoxur.

"Or le lindane, un anti-parasitaire utilisé pour traiter les charpentes et dans les shampoings anti-poux, a d'abord été interdit d'usage agricole au début des années 90 puis l'a été totalement plus récemment", a-t-elle souligné.

Autre étrangeté, "les enfants dans les urines desquels ont été détectées les plus hautes concentrations de pesticides ne viennent pas de logements qui présentaient les plus fortes mesures", a-t-elle ajouté.

Une étude de la société Airparif, chargée de surveiller la qualité de l'air extérieur en Ile-de-France, montrait également en 2007 la présence de pesticides jusqu'au coeur de Paris (3.200 tonnes par an sont employées par l'agriculture régionale).

L'étude des pollutions intérieures, relativement récente, a démarré "sérieusement" avec la création en 2001 de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur et Mme Mandin a admis une certaine impuissance face à l'ampleur de la tâche.

"Les polluants sont très nombreux, d'origine chimique ou biologique comme les bactéries ou les moisissures; les environnements très variés: logements, bureaux, écoles, piscines, patinoires, réseaux de transport; les sources aussi: matériaux, occupants éventuellement fumeurs, appareils, air extérieur"...

"La définition de valeurs guide suppose de récolter une masse considérable de données en amont", a-t-elle ajouté, en notant que la loi Grenelle de l'environnement allait contraindre les fabricants à détailler l'intégralité des composants utilisés dans les produits de consommation courante.