4 avril 2008

RIO DE JANEIRO, 4 avr 2008 (AFP). Les représentants des peuples des forêts tropicales de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie ont scellé vendredi à Manaus, en Amazonie brésilienne, les bases d'une alliance pour se faire entendre dans les discussions sur les changements climatiques.

"Quand un seul pays se manifeste et revendique ses droits au niveau international c'est comme une goutte d'eau dans l'océan. L'alliance internationale augmente nos chances de nous faire entendre", a affirmé vendredi Manoel da Cunha, président du Conseil brésilien des récolteurs de latex.

Signée à l'unanimité par onze pays, la 'Déclaration de Manaus' permettra aux peuples traditionnels et des forêts -qui aident à protéger des millions d'hectares de forêt vierge sous les tropiques- de s'unir pour obtenir des compensations financières.

Ces incitations financières sont basées sur les futurs mécanismes de réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des déboisements et de la dégradation (REDD) qui devront être créés par le biais de la Convention du climat des Nations Unies.

La déclaration de Manaus été ratifiée par le Brésil, L'Equateur, la Colombie, le Costa Rica, le Guyana, la Gyuane française, le Paraguay, le Nicaragua, le Venezuela, le Suriname et le Panama ainsi que par des membres des délégations d'Afrique (République démocratique du Congo) et d'Asie (Indonésie). Le document a été également approuvé avec la participation d'observateurs de l'ONU et d'organisations non gouvernementales du Brésil, du Royaume Uni et des Etats-Unis.

Au premier jour de la rencontre de Manaus, lundi, le président des récolteurs de latex au Brésil avait déclaré que "les populations des forêts qui ne déboisent pas devraient recevoir leur part des bénéfices provenant de fonds internationaux ou des crédits carbone".

Le marché des crédits carbone a été créé par le protocole de Kyoto qui impose aux pays développés une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% d'ici à 2012. Pour atteindre cet objectif, ils peuvent notamment investir dans des projets qui réduisent les émissions de CO2 dans les pays en développement.