5 mars 2008

NAIROBI, 5 mars 2008 (AFP). Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a annoncé mercredi qu'il allait s'adresser aux professionnels du tourisme mondial pour venir au secours du secteur touristique au Kenya, durement frappé par trois mois de crise politico-ethnique.

"Nous allons organiser (à Berlin) des contacts et des actions de communication (...) afin de relancer la confiance des grands acteurs du tourisme mondial", a indiqué le chef du Pnue Achim Steiner lors d'une conférence de presse à Nairobi.

Berlin accueille du 5 au 9 mars un des plus importants salons du tourisme au monde, qui réunit des agences de tourisme et des tours-opérateurs de quelque 180 pays et attire des dizaines de milliers de visiteurs.

Le tourisme a chuté dramatiquement au Kenya à la suite des violences qui ont découlé de la contestation de l'élection présidentielle du 27 décembre. Plus de 1.500 personnes ont été tués dans tout le pays et quelque 300.000 ont été déplacés.

Un accord politique a été conclu la semaine dernière qui permet aux autorités d'espérer un retour au calme, mais de nombreux pays occidentaux ont appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre au Kenya, dont les safaris et les plages ont fait une destination touristique très prisée des Occidentaux.

"Nous pensons que le meilleur moyen d'aider le Kenya, c'est à travers le tourisme et l'environnement", a expliqué Achim Steiner.

Le chef du Pnue a souligné que si le tourisme ne repartait pas au Kenya, cela risquait de provoquer un "effondrement" des investissements du pays en matière d'environnement.

"L'impact immédiat (de la chute du tourisme) s'est porté sur les gens qui dépendent de l'environnement pour gagner leur vie", a expliqué Achim Steiner, selon qui 25.000 employés du secteur touristique ont perdu leur travail.

"Le tourisme durable est une manière (...) pour un pays d'investir dans l'environnement", a-t-il ajouté.

Plusieurs organisations de protection de l'environnement ont également souligné la crainte qu'une chute du tourisme n'entraîne une relance du braconnage contre la faune sauvage du Kenya.