5 mars 2008

RIO DE JANEIRO, 5 mars 2008 (AFP). Le gouvernement brésilien a renforcé mercredi la lutte contre la déforestation de l'Amazonie, "poumon vert" de la planète, en durcissant les sanctions contre les déboisements illégaux en dépit de la forte opposition des forestiers.

La déforestation s'est aggravée ces derniers mois malgré les mesures de contrôle mises en place depuis trois ans par le gouvernement.

"Le gouvernement veut montrer clairement que le crime contre l'environnement ne paye pas", a déclaré mercredi à l'AFP le secrétaire général du ministère de l'Environnement, Joao Paulo Capobianco.

Les nouvelles mesures publiées dans le Journal Officiel de l'Union prévoient la saisie automatique des terres récemment déboisées et doublent le montant des amendes aux contrevenants des lois de défense de l'environnement.

Selon le code forestier, les propriétaires de terres en Amazonie ne peuvent déboiser plus de 20% de la superficie totale de leurs terres.

"Tout exploitant forestier qui déboisera illégalement ne pourra plus gagner d'argent avec ses terres. De plus, commerçants ou entrepreneurs qui auront acquis des produits issus de ces propriétés seront sanctionnés pour co-responsabilité", a dit M. Capobianco.

L'amende qui était de 2.500 dollars par hectare de terre déboisée passe désormais à 5.000 dollars.

Ces nouvelles sanctions visent à augmenter la pression sur les propriétaires fonciers et les autorités locales de 36 communes de trois Etats amazoniens (Para, Mato Grosso et Rondonia) qui concentrent 50% de la déforestation.

Fin février, le gouvernement a lancé une vaste opération policière contre la déforestation illégale mais la plupart des habitants redoutent de perdre leur principale source de revenu, le secteur du bois alimentant toute l'économie locale.

Il y a 15 jours dix mille personnes s'étaient ainsi révoltées contre la saisie de 15.000 m3 de bois dans des scieries de Tailandia (Para).

Le gouvernement brésilien a constaté une augmentation importante, d'août à decembre 2007, de la déforestation en Amazonie menaçant de réduire à néant ses efforts. Sous la pression notamment des écologistes, les autorités étaient parvenues à faire baisser de 59% le taux de déforestation au cours des trois dernières années.