3 mars 2008

BRUXELLES, 3 mars 2008 (AFP). La France a proposé lundi à Bruxelles une remise à plat des procédures d'homologation des organismes génétiquement modifiés dans l'UE, en prenant plus en compte les risques, une position soutenue par plusieurs autres pays.

"L'Espagne, l'Italie, la République Tchèque, la Roumanie, la Pologne et la Hongrie ont pris la parole et ont exprimé leur soutien à cette proposition au cours de la discussion", a indiqué le ministre français de l'Environnement Jean-Louis Borloo.

"Le sujet a été inscrit à l'ordre du jour du conseil des ministres de l'environnement prévu le 5 juin et la Commission s'est engagée d'ici là à faire des propositions", a-t-il déclaré.

"Un sujet tabou est désormais ouvert", s'est-il félicité en se prévalant du soutien aussi de l'Allemagne.

"Tout est remis en cause. Le sujet est en train de muter", a-t-il assuré.

"Changer l'expertise ne veut pas dire qu'on veut interdire les OGM", a-t-il précisé. "On veut passer de +la commercialisation sauf si le produit représente un danger urgent pour la santé+ à une analyse détaillée sur les risques", a-t-il insisté.

L'analyse des OGM produisant des molécules insecticides ou capables de résister à des herbicides comportera des avis de toxicologues, de spécialistes de la biodiversité, un examen du risque d'appauvrissement des sols, des possibilités de cohabitation avec d'autres cultures et des coûts, a-t-il indiqué.

"Les OGM méritent une vraie procédure et un vrai protocole pour la mise sur le marché", a-t-il conclu.

La France a interdit la culture du maïs OGM MON810 de l'Américain Monsanto, la seule autorisée dans le pays.

Le maïs MON810, conçu par le groupe américain Monsanto, est la seule culture OGM présente dans l'UE, essentiellement en Espagne. Il représente moins de 1% des surfaces de maïs cultivées en France (22.000 hectares l'an dernier).