28 mars 2008

STRASBOURG, 28 mars 2008 (AFP). Nicolas Hulot a estimé vendredi à Strasbourg qu'il y avait toujours un "risque" que le processus du Grenelle de l'environnement "puisse être entravé", en évoquant les inquiétudes exprimées récemment par les acteurs du Grenelle.

"A ce stade, ça tient du miracle que le processus du Grenelle n'ait pas trébuché", a-t-il estimé devant la presse lors d'un congrès organisé par la fédération France nature environnement (FNE - 3.000 associations) qui fête son 40e anniversaire.

"Il y a un mouvement qui est en marche. Mais personne ne doute, y compris à l'éxécutif, que l'étape législative n'est pas forcément la plus simple", a-t-il indiqué. "Il y a un risque que le processus puisse être entravé", a-t-il estimé.

La loi sur les OGM, premier test législatif du Grenelle, doit être présenté début avril à l'Assemblée nationale tandis que la loi d'orientation sur le Grenelle devrait l'être avant l'été.

Dans une tribune publiée dans Le Monde de jeudi, les représentants des 4 collèges - collectivités territoriales, ONG, employeurs et syndicats - ayant participé aux côtés de l'Etat au Grenelle se sont inquiétés des menaces d'"enlisement" du Grenelle.

"Ce sont autant des espérances que des inquiétudes", a précisé Nicolas Hulot, président de la fondation éponyme pour la nature et l'homme, et co-signataire de cette tribune.

Mais "il est significatif que ce papier commun ait pu être signé par des représentants du Medef, des syndicats, des associations et des collectivités", a-t-il fait remarquer.

Même Jean-Michel Lemétayer, le patron du puissant syndicat agricole FNSEA, "a failli le signer: il était à deux doigts de le faire", a affirmé Nicolas Hulot.

Cette chronique est un "appel à la responsabilité des députés", a-t-il indiqué. Il ne s'agit pas de "voter les yeux fermés le Grenelle mais d'avoir un esprit constructif, de ne pas tuer l'espoir au moment crucial où la France va prendre la présidence de l'Union européenne", a-t-il fait valoir.

Evoquant le travail des 34 comités opérationnels chargés de mettre en oeuvre les décisions du Grenelle, il a indiqué que "la seule Commission qui n'ait pas encore été établie, c'est celle sur la contribution climat-énergie", la taxe carbone qui figurait au centre des propositions du Pacte écologique.

Mais il a aussitôt ajouté avoir reçu des assurances de Christine Lagarde, ministre des Finances, que cette Commission "serait mise en place dans les jours qui viennent".