20 mars 2008

PARIS, 20 mars 2008 (AFP). Une centaine d'associations en France mais également dans d'autres pays européens et au Canada, se mobilisent jusqu'au 30 mars contre les pesticides, dénonçant leur impact sur l'environnement et la santé et proposant des alternatives pour réduire leur utilisation.

Plus de 250 évènements (projection du film "Le Monde selon Monsanto", conférences-débats, expositions, visites de fermes bio) sont prévues pour marquer cette 3e édition de la "semaine sans pesticides".

Ces substances chimiques sont utilisées pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les maladies en agriculture, mais aussi pour désherber les voies ferrées ou les jardins.

"Les pesticides sont la béquille chimique d'un système qui ne tient pas tout seul", a estimé jeudi devant la presse François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) qui coordonne l'événement.

Les associations Agir pour l'environnement et Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (Acap) veulent assurer la promotion des alternatives aux pesticides - essentiellement l'agriculture bio - dans la foulée des décisions du Grenelle de l'environnement.

A l'issue du Grenelle, fin octobre, le président Nicolas Sarkozy a demandé au ministre de l'Agriculture Michel Barnier de proposer avant un an, un plan pour réduire de 50% l'usage des pesticides, "si possible dans les dix ans qui viennent". M. Barnier a promis qu'il présenterait son plan avant juin.

"On veut s'assurer que ce soit fait et que les alternatives soient promues", a déclaré Clara Osadtchy, coordinatrice des campagnes d'Agir pour l'environnement.

En France, 9 rivières sur dix et près des deux tiers des nappes phréatiques sont polluées par les pesticides, a rappelé M. Veillerette.

La France est le premier consommateur européen de pesticides et le quatrième mondial, selon l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP).

"On peut difficilement contraindre les producteurs à passer au bio", a fait remarquer Vincent Perrot, délégué général de la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (Fnab). "Il faut les y inciter, notamment en créant des marchés", a-t-il ajouté.

"D'autres leviers économiques existent, comme une augmentation des taxes sur les produits phytosanitaires", a indiqué de son côté M. Veillerette.

L'agriculture bio représente 2% des surfaces agricoles utiles en France, selon la Fnab.

Le Grenelle a fixé comme objectif de les faire passer à 6% d'ici 2012 et 20% en 2020.