21 septembre 2007

Voici un bel exemple de croissance durable, qui illustre parfaitement une dynamique de création d'emplois (40 salariés) par la mise en place d'une boucle complète de recyclage organique. La communauté urbaine Lille Métropole , dans le Nord de la France inaugurait ce mercredi la première concrétisation du programme BioGazMax, dont l'objectif est de mutualiser les experiences en matière de valorisation de déchets organiques. Lille marquait ainsi ce mercredi la mise en service d'un site unique en France, le plus gros du genre en Europe. En transformant les déchets de cuisine et de jardin en biogaz, le Centre de valorisation organique (CVO) de Sequedin approvisionnera en carburant « propre » une centaine de bus de la Communauté urbaine lilloise (CUDL).

"Utiliser une ressource locale pour la flotte locale : en terme de développement durable, il n'y a pas d'exemple plus achevé que ça. La boucle est bouclée", s'est félicité mercredi le vice-président de la CUDL chargé des transports urbains, Eric Quiquet (Verts), lors d'une visite du site.

Le Centre de valorisation organique (CVO), construit sur un terrain de 55.000 m2, doit commencer à approvisionner les bus fin 2007 et être complètement opérationnel fin 2008.

Il transformera chaque année 108.600 tonnes de biodéchets - issus du tri domestique, de la restauration collective ou des déchetteries municipales - en 34.000 tonnes de compost et quatre millions de mètres cubes de biogaz-carburant, soit l'équivalent de quatre millions de litres de diesel et la consommation annuelle de 100 bus.

En face du centre de biométhanisation, un dépôt de 150 bus permettra leur approvisionnement direct en biogaz, et gaz naturel, pour un prix de revient kilométrique équivalent à celui du gasoil, beaucoup plus polluant.

Le CVO, qui emploie 40 salariés, a également été aménagé pour transférer les déchets incinérables par voie navigable vers le centre de valorisation énergétique d'Halluin (Nord), qui produit chaque année l'équivalent de la consommation en électricité de 30.000 foyers.

Seul site en France à produire du biogaz-carburant, le CVO est "une réalisation unique en Europe" par sa capacité de traitement et ses infrastructures conçues en Haute Qualité Environnementale (HQE), a souligné la Communauté urbaine présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Pierre Mauroy qui doit inaugurer l'équipement jeudi.

Le projet, qui représente un investissement de 75 millions financé en grande partie par la CUDL, s'inscrit dans la politique de développement durable lancée il y a une quinzaine d'années par Lille Métropole.

Face à la croissance des ordures ménagères, la CUDL avait décidé en 1989 de modifier son approche pour atteindre "une valorisation maximale" des 700.000 tonnes de déchets collectés chaque année, en les considérant comme "une source d'énergie et de matière", a expliqué le vice-président de la CUDL chargé du traitement des résidus urbains, Paul Deffontaine.

Concernant le CVO, 650.000 habitants, sur les 1,1 million de Lille Métropole, sont invités à trier leurs biodéchets.

"Il s'agit des épluchures, des fleurs, mais aussi de l'essuie-tout, des papiers gras, des mouchoirs en papier", a précisé Pierre Hirtzberger, chef de projet du CVO, en soulignant sa "réalité palpable" pour les habitants, "la "finalité (étant) la production de carburant".