7 mai 2007

Ceux qui s'intéressent à l'impact des richesses pétrolières sur un pays savent que la plupart du temps, cette richesse est une malédiction pour la majorité de la population : dépenses inconsidérées, endettement dangereux sont parmi les syndromes du pétrole fou ! En Norvège, de justes décisions ont lancé un système économique qui prévoit déjà l'après pétrole. Les revenus faramineux du 3e exportateur mondial de pétrole (après l'Arabie Saoudite et la Russie) sont placés sur des fonds d'investissements qui alimenteront, à l'horizon des générations futures, les systèmes publics de retraite de santé. Et depuis quelques années, ce fonds d'investissement a pris une tournure éthique, avec la création d'un comité spécifique dédié à l'analyse des pratiques dans les entreprises qui en bénéficient. C'est ainsi qu'ont été exclues successivement les marchands du nucléaire militaire (dont EADS, Boeing), les vendeurs d'armes à fragmentation (parmi lesquels le français Thalès) et de nombreuses multinationales américaines régulièrement dénoncées par diverses ONG, comme la chaine de magasins WALMART qui ne surveille pas assez les conditions de travail chez ses fournisseurs. Et ces décisions ne sont pas sans conséquence pour la valeur des actions des entreprises ainsi dénoncées : avec un patrimoine de 900 milliars de dollars, l'état norvégien réserve ainsi, pour les futures générations, un capital de 180 000$ par tête de pipe en Norvège ! Les décisions de boycott, quant à elles, se basent sur des critères bien définis : violations des droits de l'homme, dégradations environnementales, corruption, et autres entorses aux droits fondamentaux.