10 mars 2007

Les arguments développés hier soir par Jean Marie Pelt, naturaliste, au cours d'une conférence qu'il donnait à Quimper, sont imparables. Organisée par la Maison de la Bio, association de Daoulas qui édite aussi des articles sur le jardinage biologique (PDF), la conférence a drainé une assemblée d'un millier de personnes captivées par l'érudition et l'humour de M.Pelt, 74 ans. Entamant la conférence par un rappel rapide de la place de l'homme sur terre (1 espèce parmi les 2 millions connues à ce jour), il a poursuivi sur de profonds doutes sur la capacité de cette espèce particulièrement nocive à prolonger son existence au delà de quelques prochaines générations : l'utilisation massive de pesticides (particulièrement en France) met en péril les capacités de reproduction de l'homme en affaiblissant la production de spermatozoides. Voilà par exemple un fait scientifiquement avéré. S'il n'y avait que ça, pourrait-on dire, prenons le problème à coeur ? Mais que penser d'une espèce qui, tout en sabotant ses capacités de reproduction, est un cas unique de destruction de ses resources et qui s'acharne à s'entretuer ? Citant le pessimisme de Théodore Monod, Jean Marie Pelt souhaite plutôt croire en un progrès possible. C'est tout le sens de son engagement qui l'a mené à convaincre, entre autres, le candidat François Bayrou à annoncer, hier, sa promesse d'instituer un moratoire sur les OGM s'il est élu aux prochaines présidentielles. Il faut dire que Jean Marie Pelt dispose de solides arguments.

  1. L'utilisation de pesticides n'est pas indispensable : elle a été rendue nécéssaire par l'instauration de monocultures extensives. Les grandes surfaces à espèce unique ont la particularité d'attirer particulièrement fortement les insectes, imposant le recours aux pesticices
  2. tous les OGM contiennent des pesticides
  3. aucun OGM n'a été testé sur l'homme
  4. un seul test OGM a été effectué, il prouve que les cobayes ont subi, après ingestion pendant 3 mois seulement, des modifications importantes au niveau de la composition du sang
  5. la contamination d'espèces non OGM par les OGM est une certitude lorsque deux cultures sont voisines : cette contamination est irréversible.

Jean Marie Pelt confirmera cette vérité scientifique, au cours d'une conférence de presse, dans les jours à venir. Vérité contre lobbying, il est temps de rétablir le principe de précaution.

lire aussi  le livre de F. VEILLERETTE et F. NICOLINO : Pesticides : Révélations sur un scandale français