19 février 2007

Finalement, rien ne change, c'est toujours la même histoire. Tandis que Philippe de Villiers, ce matin sur France Inter, récupérait à son compte les victoires des apiculteurs contre les industriels (lire à ce sujet notre article : 15milliards de dollars), c'est plus au Sud, à Villeneuve Sur Lot, que se déroule un nouvel épisode du sanglant combat de l'état français -et ses financeurs, les grosses compagnies pétrolières- contre les initiatives "libératrices". C'est en effet la mairie de cette commune, située à mi-chemin entre les cépages bordelais et les chaleurs toulousaines, qui tient tête à l'effrayant arsenal judiciaire de l'état et des douanes, qui tentent d'interrompre une amorce de révolution : la communauté de communes expérimente, depuis fin 2005, l'utilisation d'huiles végétales (biodiesel) en remplacement des diesels à base de pétrole, pour alimenter la flotte de camions-poubelles (10 camions de collecte des ordures ménagères, ainsi que 7 véhicules municipaux). Avec pour objectif de démontrer les avantages de ces huiles : moins polluantes, elles réduisent la dépendance à l'égard du pétrole, génératrice de gaz à effets de serre et d'une dépendance dangereuse à cette source épuisable. La réponse de l'état ne s'était pas faite attendre : "Le gouvernement souhaite mettre un terme à l’expérimentation de la CCV" affirmait la semaine dernière un communiqué publié sur le site de la communauté de communes. Après de nombreux rebondissements judiciaires, initiés par le représentant de l'état, le Préfet, c'est maintenant le gouvernement lui-même qui annonce son intention d'utiliser le Conseil Constitutionnel pour justifier l'interdiction de l'utilisation d'huiles végétales pures par les véhicules communaux. La situation est complexe, et se comprend mieux en analysant les fiscalités imposées par l'état : la TVA est de 19,6% sur les produits pétroliers, et 5.5% sur les produits d'origine agricole. Selon le quotidien Libération,  L'état souhaite appliquer aux huiles végétales brutes la TVA des produits pétroliers : en ces temps où les vaches sont devenues carnivores, ce n'est qu'une contradiction de plus d'un appareil technocratique qui n'en finit pas de tout faire pour retarder l'imminence de sa disparition inéluctable..