2 janvier 2007

C'est presque une révolution. Alors que les sordides manipulations judiciaires des semenciers industriels (voir l'affaire Kokopelli) nous avaient fait perdre tout espoir sur l'impartialité d'une justice à la dérive, le pouvoir executif, de son coté, semble avoir pris la mesure de l'enjeu environnemental. C'est aujourd'hui la filière des biocarburants qui est encouragée, par le biais d'une détaxation partielle. Le ministère de l'Economie et des Finances vient en effet d'annoncer l'annulation de toutes les taxes sur la partie verte (85% maximum) des carburants à base d'éthanol. Cette fiscalité nouvelle permet ainsi d'améliorer la compétitivité de ce mélange (E85) par rapport au diesel.

"Conformément à leurs engagements, les distributeurs de carburants signataires de la charte vont progressivement installer les nouvelles pompes pour atteindre l'objectif de 500 à 600 points de ventes avant la fin de l'année 2007", ajoute le communiqué du Ministère.

Reste à s'interroger, à terme, sur la véritable efficacité énergétique des biocarburants dans la balance globale des dépenses énergétiques : s'il s'agit simplement de convertir les millions d'hectares industriels en usine à pétrole, alors les problèmes restent les mêmes. En effet, rien n'indique que la somme des énergies nécéssaires à la fabrication d'une tonne de biocarburants (utilisation du tracteur, épandage de pesticides et engrais, transformation) constitue un bilan de production positif... Le débat reste ouvert. En attendant, cette étape de la défiscalisation reste importante, car en donnant un coup de pouce à l'industrie des biocarburants elle poursuit le processus de diversification des approvisionnements énergétiques pour les transports.