3 juillet 2006

Enrique Penalosa fut maire de Bogota, capitale de la Colombie d'environ 8 millions d'habitants, de 1998 à 2001. Son oeuvre fut radicale : il décida de déclarer la guerre aux automobiles. Il évoquait cette semaine son experience devant un public enthousiaste au Forum Urbain Mondial (World Urban Forum), organisé par les Nations Unies, qui s'est tenu à Vancouver du 19 au 23 juin. S'y tenaient de nombreux débats liés au problème majeur de croissance des métropoles partout dans le monde : d'ici 50 ans, les 2/3 de l'humanité habiteront en ville.

Et à Bogota, on a pris le taureau par les cornes. Un route dédiée aux vélos, interdite aux automobiles, fut construite sur 17 km pour relier les quartiers pauvres aux services urbains : écoles, hopitaux, administrations, emplois. De nombreux parcs et espaces verts (plus de mille en 3 ans), écoles et crèches, furent construits et des journées sans voitures furent instituées, soutenues par 80 % de la population. Et la haine de la voiture se construit en philosophie : " de quoi avons nous besoin pour être heureux", déclare-t-il : "nous avons besoin de marcher, tout comme les oiseaux ont besoin de voler. Nous avons besoin d'être entourés. Nous avons besoin de beauté, de contact avec la nature".

Les objectifs de Penalosa étaient loin d'être liés à l'environnement : il voulait avant tout travailler pour les pauvres, qui n'auront jamais les moyens d'acquérir une automobile. C'est chose réussite, au delà des esperances : l'environnement bien sur en a profité. L'air est plus pur, l'ambiance moins bruyante, les émissions de gaz à effet de serre réduites.

Ce n'est pas un conte de fée. A Bogota, c'est la réalité.
Sources :