30 mai 2006

onu-sida.jpgOnusida (UNAids), l'agence de l'ONU chargée de la lutte contre le sida a annoncé mardi, avec la publication du Rapport sur l'épidémie mondiale de sida 2006, la stabilisation de l'épidémie dans le monde, après avoir "atteint son point le plus élevé à la fin des années 1990". "Des progrès importants" dans le financement et dans l'accès au traitement ont été réalisés depuis le sommet historique de 2001, qui s'était donné comme objectif de stopper l'épidémie et de renverser la tendance à partir de 2015. Cette "bonne nouvelle" est toutefois mitigée par l'effrayant constat d'une menace qui persiste, qualifiée "d'exceptionnelle".

Un dossier complet accompagne le communiqué de presse publié par l'agence, qui fêtaot ses dix ans le 1er décembre 2005. On y retrouve une documentation exhaustive sur les programmes de prévention, modalités d'accès aux traitements, état de la pandémie dans chaque région du globe.

Coté financier, on peut croire que la lutte engagée par les organisations non gouvernementales a porté ses fruits : Les ressources consacrées à la lutte contre le SIDA sont passé de 1,6 milliard de dollars en 2001 à 8,3 milliards de dollars en 2005 - augmentation importante qui souligne la nécessité de coordonner, de contrôler et d’évaluer les dépenses pour assurer aux personnes dans le besoin un maximum d’effets. En plus des financements apportés par les donateurs, les dépenses publiques intérieures dans les pays fortement touchés ont passé à 2,5 milliards de dollars en 2005. Mais il reste de nombreux progrès à accomplir : le rapport note que le fossé du financement continue à se creuser, en effet on estime que, d’ici 2008, plus de 20 milliards de dollars seront nécessaires chaque année.
Du coté de la prévention, six pays africains sur 11 ont annoncé des baisses de 25% ou davantage de la prévalence du VIH parmi les jeunes de 15 à 24 ans dans les capitales. La fréquence des rapports sexuels parmi les jeunes a baissé dans neuf pays subsahariens sur 14. Le recours au préservatif avec des partenaires occasionnels a augmenté dans huit pays sur 11 dans cette région, mais le pourcentage global d’utilisation du préservatif reste inférieur à 50%. La fréquentation des services de conseil et de dépistage du VIH, outil important qui facilite à la fois le traitement et la prévention, a quadruplé pour atteindre 16,5 millions de personnes testées en 2005. Dans 58 des pays ayant fourni un rapport, 74% des écoles primaires et 81% des écoles secondaires offrent maintenant un enseignement relatif au SIDA. Si ces progrès sont remarquables, les actions de prévention du VIH restent insuffisantes dans de nombreuses régions. Selon la Déclaration d’engagement, 90% des jeunes devaient posséder des connaissances concernant le SIDA d’ici à 2005, pourtant les enquêtes montrent que moins de 50% des jeunes ont acquis des niveaux suffisants de connaissance. La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est un domaine particulièrement préoccupant, car actuellement 9% seulement des femmes enceintes y ont accès.
L’accès aux traitements antirétroviraux s’est considérablement élargi, passant de 240 000 personnes en 2001 à 1,3 million de personnes dans les pays à faible ou moyen revenu en 2005; 21 pays ont atteint ou dépassé les cibles de traitement de l’initiative ‘3 millions d’ici 2005’. Le prix des antirétroviraux a considérablement baissé et les systèmes d’achat se sont améliorés, tout comme la disponibilité des médicaments génériques. Pourtant, la couverture des traitements du VIH varie considérablement au sein même des régions. En Afrique subsaharienne, elle va de 3% en République centrafricaine à 85% au Botswana.

Source : ONUSIDA