5 mai 2006

reacteur-uranium.jpgContrairement aux idées reçues, l'énergie nucléaire n'est pas la seule solution pour réduire les émissions de CO2. Dans une étude intitulée " Low-Carbon Diet without Nukes in France " (Régime sans nucléaire pour la France), l'Institut Américain IEER (Institute for Energy and Environmental Research) propose un scénario basé sur une élimination progressive du nucléaire par l'introduction de technologies et imaginant investissements réconciliant les réalités économiques avec les objectifs environnementaux et de sécurité. Mais l'option choisie reste réaliste : l'investissement qui a été consenti pour les réacteurs actuellement en service fut si lourd qu'il est indispensable de faire aller les réacteurs jusqu'à la fin de leur vie, à savoir 2040. "Eviter de gaspiller les investissements massifs qu'elles ont engloutis"  montre bien l'état du rapport dont le scénario accepte l'existant en énonçant clairement la donne.

A terme, selon M. Makhijani, auteur principal de ce rapport dont un résumé en français est téléchargeable sur le site de l'IEER, il faudra se passer du nucléaire : "L'industrie nucléaire défend l'énergie nucléaire comme une des solutions contre le réchauffement de la planète, mais elle est, à long terme, une source de problèmes graves en matière de prolifération, d'accidents nucléaires graves et de vulnérabilité face au terrorisme" selon les auteurs de l'étude.

Les économies réalisées en évitant les lourds investissements de renouvellement des centrales nucléaires en fin de vie serviraient à développer les sources alternatives d'énergie, solaire, éolienne, hydroélectrique. La principale source pour la production d'électricité serait le gaz naturel (46% en 2040) car les réserves sont larges et géographiquement très étendues sur la planète, évitant, selon l'étude, les risques de pénuries ou de flambées des prix en cas de crises géopolitiques.

L'éolien, pas encore assez développé notamment en mer le long des côtes, devrait permettre de fournir 30% de l'électricité en France en 2040 à des prix comparable à ceux de l'énergie nucléaire actuellement.

Par le biais de normes sévères, l'étude propose de réduire considérablement la consommation d'électricité et d'énergie - passer à une consommation d'essence de 2,4L/100 km pour les véhicules particuliers d'ici 2030 contre 6,5L/100 actuellement, par exemple - et couper ainsi sérieusement dans les émissions de CO2. Il faudrait aussi opter davantage pour le ferroutage au niveau européen pour le fret, selon les auteurs du rapport.

Dans les habitations, immeubles commerciaux et industriels, l'utilisation de technologies de pointe pour le chauffage, l'eau chaude et l'éclairage notamment permettront aussi de réduire fortement la consommation d'énergie et par conséquent les émissions de CO2.

http://www.ieer.org/reports/energy/france/