21 mai 2007

1 calorie produite, pour 10 consommées, c'est le bilan de l'agriculture moderne, largement basée sur la consommation de pétrole à tous les niveaux : préparation des champs, ensemencement, apports, traitements, récolte, stockage, transport, distribution... A ce titre, nous l'avons déjà vu dans de nombreux articles, l'imminence du pic pétrolier, marquant le déclin inéluctable de la production de pétrole au niveau mondial, charrie de multiples inquiétudes.

Parmi les nombreux auteurs ayant produit de la littérature sur le sujet (Matt Savinar, Matthew Simmons, Yves Cochet, James Kunstler etc...), David Strahan, de Londres, est le seul à associer écriture et vidéo, avec une détermination à laquelle nous nous sommes petit à petit habitués : la fin de l'ère du pétrole approche, et selon de nombreux commentateurs, l'été prochain sera difficile aux Etats Unis. Forcément, vous trouverez toujours un nombre équivalent d'éditorialistes pour contredire cette angoisse d'une apocalypse annoncée... Il suffira aux sceptiques de consulter en profondeur les financements et appartenances de chacun des "clans" : indépendants et retraités de l'industrie pétrolière rivalisent de terrifiantes alarmes tandis que les officiels d'agences gouvernementales, pays producteurs et compagnies pétrolières tentent, tant bien que mal, dans le brouhaha du quotidien, de rassurer les marchés qui cette semaine ont vu le baril de Brent culminer à 70$ le baril. Qui croire ? Les prévisions de production obéissent à un science exacte : avec un baril de découvert pour 3 de consommés, avec un déclin entamé dans plus de 60 pays producteurs, avec une consommation croissante en Asie, il va de toute façon falloir s'habituer à une pénurie durable de cet or noir, magique, universel combustible qui a alimenté depuis 150 ans la conquête sans répit d'une planète qui aujourd'hui commence à transpirer dangeureusement. La transition énergétique aura -t-elle permis aux civilisations d'opérer une évolution en douceur ?