En 2015, la France comptera dix fois plus d’éoliennes qu’aujourd’hui : la question de leur implantation est au centre d’une polémique qui oppose les défenseurs de cette nouvelle énergie à ceux pour qui la multiplication des éoliennes va défigurer les campagnes. Les énergies renouvelables étant principalement des énergies de flux, elles requièrent d’importantes surfaces de captage. La relation ambiguë des éoliennes au paysage est la conséquence de cette nécessité d’offrir un maximum de surface dans des zones bien exposées au vent.
Wind-it propose un principe simple pour répartir des éoliennes dans une logique raisonnée et respectueuse du territoire : utiliser les pylones électriques pour accueillir les éoliennes. Le gros avantage de ces pylones, c'est que curieusement, malgré leur implantation souvent discutable, personne ne songe à les retirer du paysage...
La rencontre du pylône électrique et de l’éolienne.
Ce projet de production électrique éolien s’articule autour de deux principes :- .
- Superposer un réseau d’éoliennes à axe vertical (type Darrieus) au réseau existant de transport et de distribution de l’électricité
- Miser sur une accumulation de petits générateurs éoliens plutôt que sur des infrastructures ponctuelles mais très volumineuses.
Pour cela Wind-it propose deux systèmes opérationnels :- un plug éolien qui vient se greffer aux pylônes électriques existants
- un nouveau pylône électrique qui intègre une unité de production éolienne
Selon les premières simulations, l’équipement d’un tiers des pylônes sur le territoire permettrait de générer l’équivalent de deux centrales nucléaires.
Les pylônes électriques seraient ainsi valorisés et deviendraient producteurs d’une énergie renouvelable directement raccordée au réseau. Le projet Wind-it révèle le potentiel de cette infrastructure existante et imagine une implantation inédite pour cette nouvelle façon de produire de l’énergie.
Le projet Wind-it est porté par Elioth équipe d’ingénieurs - concepteurs du groupe Iosis. Ils développent des projets de recherche dont notamment les montagnes solaires. Pour le projet Wind-it ils ont fait appel à la jeune agence d’architectes Encore heureux.
Selon les premières simulations statistiques, l’équipement d’un tiers des pylônes sur le territoire français permettrait de générer l’équivalent de deux tranches nucléaires soit environ 15 térawatt-heure ou 15 milliards de kWh.
En même temps, ce serait intéressant d'investir dans des systèmes qui permettraient à la majeure partie de l'électricité produite (de quelque façon que ce soit) d'arriver à destination chez l'utilisateur final.
Compte tenu que pour chaque megawatt produit, plus de la moitié s'évapore dans la nature à partir des fils à haute tension, cela constitue un gisement d'énergie considérable. Compte tenu que 80 % de l'électricité produite est d'origine nucléaire et que moins de 5 % est d'origine renouvellable : cela signifie que 40 % de l'électricité produite par le nucléaire (et l'électricité, c'est de l'énergie, de la chaleur, de la calorie) s'évapore dans la nature et contribue certainement un petit peu au réchauffement climatique. 40 % c'est donc 8 fois la quantité produite d'énergie renouvellable.
Augmenter d'une part les énergies renouvellables, optimiser d'autre part la distribution de l'électricité produite, sous quelque forme que ce soit : voilà un défi pour les chercheurs.
c'est un des avantages de l'énergie renouvelable, c'est qu'à priori elle peut être placée plus près de l'utilisateur final et donc perdre moins dans le réseau que la centrale nucléaire placée à plusieurs centaines de km.
Mais le gros problème de l'énergie renouvelable, c'est l'absence de choix du moment de génération de l'énergie, ce qui impose en période probable de creux, soit d'allumer une centrale nucléaire en prévention (qui fonctionnera peut être à vide, juste pour réchauffer) soit d'avoir une centrale thermique sous la main qui va émettre son quota de CO2.
Et donc l'énergie renouvelable impose également un développement du nucléaire ou du thermique malheureusement, sauf à avoir des utilisateurs disciplinés (rêvons un peu)
L'intérêt de Wind'It consiste justement à mutualiser spatialement les productions. Il en effet très rare statistiquement qu'à un instant donné la puissance éolienne soit faible en tout point du territoire.
Les études que nous avons menées sur le projet Wind'It montre que nous pouvons réduire d'au moins de moitié la plage d'incertitude de production dès lors que les pylones Wind'It sont dispersés sur l'ensemble du territoire.
Nous réduisons ainsi le recours à des productions d'électricité "réactives" souvent associées à des combustibles fossiles...
Les chiffres anoncés concernant les pertes en ligne sont complètements infondées. Pour RTE, le gestionnaire du réseau de transport (gros pylones de 45 à 400 kV) , elles s'élèvent à 2.5% http://www.rte-france.com/htm/fr/vie/vie_perte_RPT.jsp
auxquelles il faut ajouter les pertes du réseau de distribution (15-20 kV) qui sont du même ordre.
On arrive donc à des pertes réseau de l'ordre de 5%, soit 10 fois moins que ce qui est annoncé dans le commentaire de Iker.
L'optimisation des pertes sur les réseaux est néanmoins un levier d'économie d'énergie qui est identifié, mais la présence des réseaux permet également de mutualiser les installations de production, et il vaut mieux consommer l'énergie nucléaire d'une centrale à qq centaines de km que d'avoir des groupes électrogènes individuels. Il faudrait multiplier par 5 la puissance de production installée pour couvrir les besoins en énergie sans les réseaux.
Le réseau peut faire mieux, et wind'it est à ce titre une inovation intéressante.
Mais le réseau est déjà un vecteur d'économie d'énergie irrenmplaçable.
Bonjour,
Quid des pylônes THT et HT qui parait-il (je n'ai pas trouvé de source sûre) sont au nombre de 200000 en France. Vu qu'ils sont présents dans le paysage pourquoi ne pas les exploiter pour y adjoindre un grand nombre d’éoliennes à axe vertical et également des panneaux solaires puisqu'on sait que les 2 énergies sont complémentaires.