20 mars 2008

BRASILIA, 20 mars 2008 (AFP). Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a vertement critiqué jeudi les pays développés qui imposent des taxes à l'importation de l'éthanol brésilien à base de canne à sucre.

"Les Etats-Unis comme l'Europe n'imposent pas de taxes à l'importation du pétrole qui est polluant, mais ils surtaxent notre alcool combustible. Ils défendent le libre-échange mais uniquement quand c'est pour vendre leurs produits", a déclaré Lula dans un discours à Foz do Iguaçu (sud).

L'Union européenne (UE) et le Brésil sont engagés depuis octobre dans des négociations concernant un accord sur la taxation de l'éthanol, qui piétinent.

Le Brésil est "victime d'attaques" parce qu'il a développé une technologie propre pour ce biocarburant et qu'il est devenu un concurrent fort, a estimé le président Lula.

"Tout le monde sait que le Brésil sera un concurrent imbattable, car nous avons la terre, l'eau, les connaissances, la technologie et trente ans d'expérience", a souligné le chef de l'Etat.

Le Brésil, principal producteur d'éthanol au monde avec les Etats-Unis, s'apprête à produire cette année 20 milliards de litres de ce combustible, destinés principalement à son marché intérieur.

Lula a dénoncé les "mensonges" sur la production d'éthanol, tels que l'affirmation qu'elle générerait du travail forcé dans les plantations de canne à sucre ou qu'elle occuperait des terres destinées à la production d'aliments.

Une étude officielle a montré que le pays possède encore actuellement 69% de la couverture végétale d'il y a 8.000 ans, a affirmé le président brésilien.

"L'Europe possède 0,3% de sa couverture végétale (des 8.000 dernières années) et les Etats-Unis quelque 20%, et ce ne sont même pas des arbres natifs mais des pins pour produire de la cellulose. Comment peuvent-ils nous dicter des règles sur la manière de faire les choses?", a dit le président de gauche.

L'année dernière, le Brésil a exporté 3,9 milliards de litres de ce biocombustible, considéré comme une alternative au pétrole mais aussi critiqué par certains pays qui y voient une menace pour la sécurité alimentaire de la planète.