3 avril 2008

BRUXELLES, 3 avr 2008 (AFP). Les émissions de CO2 de l'industrie européenne ont augmenté en 2007, ce qui plaide une nouvelle fois en faveur d'un paiement des quotas d'émission alloués gratuitement depuis 2005, a indiqué jeudi à l'AFP une source européenne.

Les données fournies pour l'année 2007 par les quelque 12.000 grands établissements industriels européens autorisés depuis 2005 à acheter et vendre des quotas d'émissions, appelés "droits à polluer", montrent une hausse de leurs émissions de CO2 évaluée à 1,1% par Point carbon, un cabinet spécialisé basé à Oslo.

Bruxelles prépare son évaluation et publiera une analyse complète le 15 mai, a annoncé la porte-parole du commissaire à l'environnement Stavros Dimas.

"Il y a eu une sur-allocation énorme des droits à polluer accordés gratuitement par les Etats tandis que les entreprises polluantes qui avaient dépassé leur quota ont pu acheter des droits sur le marché pour presque rien", a expliqué à l'AFP un expert européen.

"Rien n'a été fait pour inciter les entreprises polluantes à réduire leurs émissions de CO2", a-t-il souligné.

La Commission européenne espère un renversement de tendance grâce à la réduction de 10% des droits à polluer accordés aux Etats membres, plafonnés à 2,08 milliards de tonnes de CO2 pour la période 2008-2012.

La tonne de CO2 vaut actuellement un peu moins de 23 euros sur la bourse d'échange européenne. "Il faut réduire les droits à polluer pour faire monter les prix de la tonne de CO2", insiste l'expert.

Les dirigeants de l'UE se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz a effet de serre, dont le CO2, de 20% d'ici à 2020.

La Commission européenne a présenté le 23 janvier un plan d'actions pour réaliser cet objectif. Il impose à l'industrie lourde européenne de réduire de 21% ses émissions de CO2 par rapport à leurs niveaux de 2005 et propose de faire payer les droits à polluer à partir de 2013.

Les dirigeants de l'UE se sont engagés à parvenir à un accord sur ce plan fin 2008. Mais ils font face à des industriels hostiles, qui menacent de geler leurs investissements dans l'UE et de délocaliser certaines activités.

Les émissions de CO2 --plus de 2 milliards de tonnes-- représentent la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l'UE. L'autre moitié provient des transports, de l'agriculture, des déchets.