26 mars 2008

BALE (Suisse), 26 mars 2008 (AFP). Des militants de Greenpeace ont envahi le site de Ciba à Bâle (nord) pour réclamer au groupe chimique suisse et à son compatriote Syngenta 600 millions de francs suisses pour l'assainissement de décharges de déchets toxiques, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.

Une trentaine de militants ont occupé dans la matinée un terrain appartenant au groupe suisse Ciba, a annoncé l'association écologiste dans un communiqué.

Plusieurs militants de Greenpeace ont escaladé des cheminées pour déplier des banderoles portant l'inscription "Ciba et Syngenta payez maintenant" et "Novartis a payé 200 millions", a précisé l'association.

Le géant pharmaceutique helvétique Novartis, dont le siège est aussi à Bâle, avait provisionné en septembre une charge exceptionnelle de 590 millions de francs suisses, pour couvrir ses responsabilités environnementales dans le monde. Quelque 200 millions ont été versés à une fondation pour l'assainissement des décharges dans la région de Bâle, a précisé un porte-parole de Greenpeace.

L'association a invité les directeurs de Ciba et de Syngenta à se rendre sur place "pour une prise de position", selon le communiqué.

Elle réclame à Ciba et Syngenta respectivement 400 millions et 200 millions pour l'élimination de déchets toxiques stockés dans des décharges de la région. Ces sommes sont à verser à une fondation d'assainissement indépendante, a précisé Greenpeace.

Environ 13 décharges, créées dans les années 1940, contiennent des déchets toxiques, dont certains sont cancérigènes comme l'hexachlorobutadiène et le trichloréthane, selon Greenpeace. Une trentaine d'éléments toxiques "ont été mesurés dans l'eau potable et nous supposons que les nappes phréatiques en France et en Allemagne sont également touchées", a indiqué un porte-parole.

"Nous confirmons que des militants de Greenpeace sont montés sur des cheminées", a indiqué à l'AFP une porte-parole de Ciba, ajoutant que le groupe "cherche le dialogue" avec les militants.

Ciba a provisionné fin 2007 environ 426 millions pour faire face à ses charges environnementales, a-t-il précisé dans un communiqué, refusant de donner la répartition exacte entre projets d'assainissement.

La société "se défend contre les propos diffamatoires" à son encontre. "Cette voie est certainement la mauvaise pour engager un dialogue constructif, que nous recherchons", a-t-elle précisé. Ciba refuse aussi de verser la somme réclamée par Greenpeace à une fondation indépendante, selon une porte-parole.

Syngenta a indiqué avoir provisionné 450 millions de dollars pour ses responsabilités environnementales au niveau mondial, une somme jugée suffisante pour assainir les décharges de Bâle.