30 mai 2007

2 informations se sont croisées ce mois ci. D'une part, la douceur de l'hiver a produit des records d'économies, les vieux convecteurs des foyers français se sont reposés, l'association Agir Pour l'Environnement relève les compteurs et pose la question du renouvellement du parc nucléaire, dans ce communiqué du 16 mai  : "Selon les chiffres diffusés ce jour par le Réseau de Transport de l'Electricité, pour le quatrième mois consécutif, la douceur persistante des températures s'est traduite par une baisse sensible de la consommation électrique française. De janvier à avril 2007, la France a ainsi économisé 11,8 TWh, soit une baisse moyenne de sa consommation électrique de 6,65% par rapport aux consommations mesurées en 2006 pour la même période. A la lecture de cette tendance persistante, force est de constater qu'il n'y a, à ce jour, aucune urgence à construire une nouvelle centrale nucléaire dite EPR à Flamanville, qui n'ajouterait que de la surproduction à la surproduction. Malgré les scénarios biaisés d'EDF qui tentent de légitimiter l'utilité énergétique de l'EPR, Agir pour l'Environnement ne peut qu'observer l'irrationalité de la stratégie adoptée par ce producteur d'électricité. A chaque nouvelle statistique de la consommation française, il est possible d'infirmer les chiffres et travaux de prospective ayant conduit le Gouvernement à autoriser la construction de l'EPR"

Une autre association, plus connue car plus généraliste, pose la question en d'autres termes : pire que le nucléaire, la libéralisation, prédit l'UFC-QU CHOISIR ! Avec l'ouverture, le 1er juillet prochain, du marché des particuliers à la concurrence, le risque est élevé d'une tendance générale à la hausse des prix, comme cela s'est déjà produit pour les professionnels qui ont décidé de quitter le fournisseur historique, EDF :  "Ainsi, les consommateurs qui quitteront les tarifs réglementés pourraient voir, comme on l'a constaté pour les entreprises, leur facture grimper de + 65 %, soit une dépense annuelle supplémentaire de 1 222 euros pour un ménage de 4 personnes qui éclaire et chauffe son logement à l'électricité. Le ménage devra faire face à cette augmentation de prix puisque la loi lui interdit de revenir aux tarifs réglementés".

Nous voici donc confrontés à un sérieux dilemme : entre l'état mastodonte et les privés requins, entre le nucléaire centralisé et l'éolien (ou solaire, ou hydraulique ou encore...) relocalisé, faudra-t-il choisir avec raison le conservatisme nucléaire ?