7 avril 2008

BRUXELLES, 7 avr 2008 (AFP). Le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a demandé lundi à Bruxelles des soutiens pour développer le stockage du carbone et mis en garde contre tout retard dans ce domaine pour la la lutte contre le réchauffement climatique.

"Actuellement, aucune capture et aucun stockage du carbone n'est effectué", a souligné un des dirigeants du groupe, Jeroen van der Veer, dans un communiqué.

Cette technologie, encore chère et balbutiante, fait partie du plan d'action proposé aux Etats de l'Union par la Commission européenne pour lutter contre les changements climatiques.

Le processus consiste à capter le dioxyde de carbone (CO2) présent dans les gaz rejetés par l'industrie, le transporter et l'injecter dans des formations géologiques: des gisements de pétrole ou de gaz épuisés ou des nappes souterraines d'eau impropres à la consommation humaine ou à l'usage agricole en raison de leur teneur en sel.

"Une action des gouvernements est nécessaire pour stimuler les investissements, car la capture et le stockage du carbone coûte cher et ne génère aucun revenu", a expliqué M. van der Veer.

Shell pourra "soutenir des projets de capture et de stockage du carbone dont la contrepartie sera des crédits (de pollution) pouvant être échangés sur le marché" européen, a-t-il souligné.

"Cette mesure inciterait le secteur privé à des investissements", a-t-il expliqué.

Le dirigeant du groupe pétrolier a mis en garde contre tout retard pris dans la mise en oeuvre de la lutte contre le réchauffement climatique. "Retarder le développement de la capture et du stockage du carbone au delà de 2020 aura pour conséquence une augmentation annuelle du taux de CO2 dans l'atmosphère de une partie par million (ppm)", a-t-il averti.