18 avril 2008

PARIS, 18 avr 2008 (AFP). Le discours du président Nicolas Sarkozy, vendredi devant les 16 principales économies réunies à Paris au chevet du climat, a été jugé "très mou" par Greenpeace et "timoré" par le Fonds mondial pour la nature (WWF).

"Sa réaction au discours de Bush est très molle" comparée à celle d'autres personnalités politiques, a indiqué à l'AFP Karine Gavand de Greenpeace, faisant notamment référence aux déclarations du Commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, ou du ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel, "qui ont eu des propos beaucoup plus explicites" pour condamner le discours du président américain sur le changement climatique.

Greenpeace avait appelé le chef de l'Etat français à "boycotter cette conférence pour ne pas cautionner ce processus inutile et dangereux", a-t-elle rappelé.

"Il y beaucoup de rencontres prévues cette année sur le climat dans le cadre de l'ONU et c'est dans ce cadre que les discussions doivent se tenir et pas avec les américains et une administration qui refuse de prendre ses responsabilités dans la lutte contre le changement climatique", a-t-elle observé.

Greenpeace a notamment regretté que Nicolas Sarkozy n'ait pas rappelé le caractère "nécessairement contraignant" des objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre.

Le WWF-France a de son côté qualifié de "timoré" le discours du chef de l'Etat et souligné dans un communiqué, qu'il aurait préféré la "rupture" alors que la position américaine "reste apathique face à l'urgence climatique".

"L'obstacle principal reste aujourd'hui un Président des Etats-Unis sur le départ dont le mandat aura été marqué par son incompréhension des enjeux climatiques planétaires", a-t-il indiqué.

Lors des négociations de l'ONU à Bali en décembre dernier, la France avait contribué à faire céder les Etats-Unis avec un discours fort et permis ainsi aux négociations d'avancer, a rappelé l'association.

"La France doit renouer avec une position ambitieuse", a estimé le WWF, évoquant la nécessité pour les pays industrialisés de prendre des engagements chiffrés de réduction de leurs émissions de 25 à 40% en 2020 pour répondre aux exigences scientifiques.

"Nous attendons que la France soit exemplaire dans l'application des objectifs fixés lors du Grenelle de l'Environnement et porte l'ambition d'une réduction de 30% des émissions de GES (Gaz à effet de serre) en 2020 lors de sa présidence de l'Union européenne", a précisé le WWF.