25 mars 2007

Dans le cadre de la réhabilitation  de ses anciens chantiers navals, la commune de Seyne Sur Mer va mettre en place des solutions orginales à bases de pompes à chaleur océanes : pour assurer le chauffage et la climatisation des nouveaux bâtiments, la municipalité a retenu une solution originale : un réseau d’eau tempérée à partir d’eau de mer…

Ils ont fait la gloire et le dynamisme de la ville avant de tomber en déshérence. Depuis des années, les chantiers navals de La Seyne-sur-Mer (Var) n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le site était devenu une friche industrielle. Un futur s’offre à lui avec le programme de réhabilitation lancé par la municipalité. Un théâtre, un centre de conférences, un pôle d’exposition, un hôtel, des logements et commerces vont voir le jour sur cet espace de 40 hectares agrémenté d’un parc paysager et d’un port de 650 anneaux… Un projet de réaménagement ambitieux et soucieux de l’environnement. La commune a choisi de réaliser un réseau d’eau tempérée à partir de l’eau puisée dans la Méditerranée pour chauffer et climatiser les nouveaux bâtiments, publics et privés. « Cette idée est née d’une réflexion menée dans le cadre du pôle de compétences “mer” basé à Toulon, destiné à valoriser le potentiel marin », se souvient André Tueux, coordinateur des activités Énergie auprès de la délégation Provence-Alpes-Côte d’Azur de l’ADEME, partenaire de cette initiative (voir encadré). Cette solution s’inspire également d’installations similaires déployées à Monaco sur un ensemble de bureaux et, à plus petite échelle, sur le port autonome de Fos-sur-Mer ainsi qu’au Théâtre de la Criée à Marseille.750 tonnes de CO2 en moins !
Techniquement, l’opération de La Seyne-sur-Mer consiste à réaliser un captage à cinq mètres de profondeur, dans les anciennes darses du port, où la température de l’eau est stabilisée à 12-13 degrés en hiver et 15 degrés en été. Trois échangeurs thermiques en titane de 1 600 kW chacun vont réchauffer de l’eau douce qui transitera dans un réseau de canalisations de 600 mètres alimentant les bâtiments. Les travaux de construction de ce dispositif dimensionné pour desservir 60 000 m2 à terme ont débuté en avril et doivent s’achever en octobre prochain. « Le climat local ne nécessitant pas d’importants apports en chaleur et en froid, ce système offrira, selon les études, de très bons coefficients de performance, compris entre 3 et 4, tout au long de l’année. Concrètement, pour 1 kWh acheté – destiné au fonctionnement des équipements –, l’équivalent d’un peu plus de 3 kWh sera restitué au client final… », souligne André Tueux. Comparé au système de chauffage traditionnel, cet équipement thermodynamique devrait globalement générer une économie de 4 GWh et réduire de 750 tonnes par an les émissions de CO2. Un atout de plus pour ce projet urbanistique, le plus important mené actuellement entre Gênes et Marseille…

Source : RFI et ADEME