30 janvier 2009

PARIS, 30 jan 2009 (AFP). La décision du président Nicolas Sarkozy de construire en France un 2e réacteur nucléaire de 3e génération (EPR), à Penly (Seine-Maritime), a suscité vendredi la colère des mouvements écologistes.

Pour France nature environnement (FNE - 3.000 associations), il s'agit d'une "erreur historique".

"Le développement du nucléaire est contraire à celui des énergies renouvelables", souligne dans un communiqué Sébastien Genest, président de FNE.

"Il faut en finir avec un modèle énergétique centralisé, fragile en consommation de pointe, inadapté aux territoires et contraire à l'objectif premier de réduction de la consommation d'énergie, négocié lors du Grenelle de l'environnement", ajoute-t-il.

Greenpeace souligne de son côté que cette décision de lancer en France un 2e EPR n'a fait l'objet "d'aucune concertation" et constitue un "déni total de démocratie".

Construire un nouveau réacteur est "en totale contradiction" avec les engagements du Grenelle de l'environnement qui prévoit une baisse des consommations et des besoins, souligne l'association écologiste.

"Ce 2e EPR est le signe qu'en France, on privilégie la consommation tous azimuts et non l'efficacité énergétique et les renouvelables", indique Yannick Rousselet, de Greenpeace France.

La décision du président Nicolas Sarkozy correspond à une "vision passéiste" et constitue une "aberration économique", estime pour sa part Corinne Lepage, présidente du parti écologiste Cap21 et vice-présidente du Mouvement Démocrate (MoDem).

"Ce retour au tout nucléaire (...) rend en réalité impossible la réalisation effective de la loi Grenelle", souligne l'ancienne ministre de l'Environnement dans un communiqué de Cap21.

Cette décision risque de "privilégier une consommation électrique tous azimuts, au détriment des objectifs communautaires en matière d'effficacité énergétique et d'énergies renouvelables", selon Cap21.

Le réseau "Sortir du nucléaire", qui fédère 840 associations, a estimé jeudi qu'un nouvel EPR "détournera la France de son engagement de 20% de (sources d'énergie) renouvelables en 2020" et indiqué vouloir attaquer en justice les autorisations de construction de l'EPR à Penly.

Le réseau doit se réunir ce week-end à La Rochelle pour "organiser la résistance citoyenne" contre ce projet.