24 septembre 2008

NEW YORK (Nations unies), 24 sept 2008 (AFP). Le marché des produits et services respectueux de l'environnement va doubler, passant de 1.370 milliards de dollars par an à 2.740 milliards USD par an en 2020, selon un rapport diffusé mercredi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

"Nous ne parlons plus de niches. Nous parlons de millions d'emplois qui émergent dans l'économie globalisée", a déclaré à la presse Achim Steiner, directeur exécutif du Programme pour l'environnement de l'ONU (PNUE).

Ce rapport sur les "Jobs verts" souligne que "2,3 millions de personnes ont trouvé un emploi ces dernières années dans le seul secteur de l'énergie renouvelable", dont la moitié dans les pays en développement.

Il estime que l'énergie éolienne et l'énergie solaire pourront employer respectivement 2,1 millions et 6,3 millions de personnes en 2030.

"Le secteur de l'énergie renouvelable emploie déjà davantage de personnes que le secteur des hydrocarbures", selon cette étude. En outre, "des investissements prévus de 630 milliards de dollars doivent apporter en 2030 au moins 20 millions d'emplois supplémentaires".

"La transition a déjà commencé", a dit Juan Somavia, directeur général de l'Organisation international du travail (OIT), en soulignant qu'"en Allemagne le secteur de l'énergie renouvelable dépassera celui de l'industrie automobile et des machines-outils au cours des dix prochaines années".

"En France, le secteur de l'énergie renouvelable emploie déjà davantage que l'industrie automobile", a-t-il fait valoir.

M. Steiner a fait valoir que "c'est le monde de l'entreprise qui est derrière ce phénomène", "malgré" et non grâce aux politiques publiques. Il a appelé les responsables politiques à appliquer "les bonnes politiques et les bons programmes de recherche et développement".

"Imaginez un instant si certains des plans qui sont maintenant mis en place avaient pour but non pas de préserver la vieille économie du 20ème siècle mais d'investir dans la nouvelle économie du 21è siècle", a-t-il dit en référence au plan de sauvetage du secteur financier de 700 milliards de dollars lancé aux Etats-Unis.

M. Somavia a toutefois mis en garde contre les mauvaises conditions de travail qui vont souvent de pair avec ces "jobs verts". "La première chose qui est sacrifiée ce sont les règles de sécurité et de protection de la santé", a-t-il dit. Il a fait valoir qu'au Brésil, des travailleurs de ce secteur se sont organisés en coopératives pour améliorer leurs conditions.

Cette étude a été financée conjointement par le PNUE, l'OIT, ainsi que par la Confédération internationale des syndicats et l'Organisation internationale du patronat.