25 mars 2008

BORDEAUX, 25 mars 2008 (AFP). Plusieurs organisations écologistes ont demandé mardi au ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, de "ne pas passer outre" un avis négatif du Conseil national de protection de la nature (CNPN) concernant l'impact environnemental de la future autoroute A65 Pau-Langon.

Ces organisations, dont France Nature Environnement (FNE) et la Sepanso (Fédération des associations de protection de la nature du Sud-Ouest), ont indiqué, dans un communiqué, que le CNPN a rendu le 19 mars "un avis négatif à la demande d'autorisation de destruction de plusieurs espèces de faune et de flore protégées, dont le vison d'Europe, qui serait nécessaire aux 150 kilomètres de l'autoroute A65 Pau-Langon".

Elles "demandent" donc au ministre "de ne pas passer outre" cet avis consultatif, estimant qu'il s'agit d'un "test national de sincérité pour le Grenelle de l'Environnement", selon Philippe Barbedienne, directeur de la Sepanso.

Si le vison d'Europe est l'espèce "emblématique" menacée par le projet, l'avis négatif du CNPN concerne aussi d'autres espèces, ont précisé les associations.

En janvier, une douzaine d'organisations avaient demandé le "gel" du projet, affirmant que "l'autoroute Langon-Pau détruira 2.000 hectares d'espaces naturels, 8 zones Natura 2.000, de nombreux habitats et espèces protégées".

Cinq recours ont été déposés l'an dernier par les associations de défense de l'environnement, notamment contre la déclaration d'utilité publique de l'opération et le contrat de concession attribué au consortium A'lienor.

Dans son discours de clôture du Grenelle, le président de la République Nicolas Sarkozy avait déclaré : "Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé (...) Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu'il n'était pas possible de faire autrement".