KINSHASA, 28 jan 2009 (AFP). L'ONG Global Witness a salué les mesures de résiliation de contrats forestiers prises récemment en République démocratique du Congo (RDC) mais a estimé que de "vastes réformes" étaient encore nécessaires dans ce secteur, dans un communiqué parvenu mercredi à l'AFP.
"Nous reconnaissons les progrès réalisés par le gouvernement de la RDC, qui a mené à bien l'examen et résilié plus de la moitié des contrats existants, malgré d'importantes pressions de la part de l'industrie forestière", déclare une chercheuse de Global Witness, Lizzie Parsons, après la décision du gouvernement congolais qui vient de résilier 91 titres forestiers.
Pour Global Witness, qui défend notamment la transparence dans l'exploitation des ressources naturelles, le gouvernement et les compagnies forestières doivent néanmoins "fournir plus d'efforts pour s'assurer que la richesse forestière du Congo bénéficie à l'ensemble de la population congolaise".
L'ONG, tout en notant que ce processus - qui s'est étendu sur six ans et a été accompagné d'un moratoire sur l'octroi de nouvelles exploitations - marque une étape importante pour la transparence et la légalité dans le secteur forestier, engage le gouvernement à appliquer avec rigueur sa mesure.
"Il est primordial que le gouvernement de la RDC continue de concéder tous les efforts possibles pour remettre de l'ordre dans le secteur forestier et mette en place de vastes réformes", ajoute Lizzie Parsons précisant que "les forêts congolaises jouent un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique".
Au total, 91 des 156 contrats forestiers examinés ont été résiliés, tandis que 65 ont été convertis en concessions forestières de longue durée, soit plus de 9 millions d'hectares ou 43 % de la superficie étudiée.
Plus de 40 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont tributaires des forêts du pays, affirme Global Witness qui estime faible le contrôle exercé par le gouvernement sur ce secteur.
Enfin, l'ONG demande "instamment" aux compagnies dont les titres ont été confirmés de "remplir sans plus tarder leurs obligations sociales et environnementales telles que précisées dans le Code forestier, et de tenir leurs engagements dans le cadre d'une consultation active des communautés affectées par leurs opérations".
La RDC, dont la forêt constitue le deuxième poumon de la planète après l'Amazonie, exporte environ 200.000 m3 de bois, essentiellement brut, par an. Cette exploitation génère 49 millions de dollars (37 millions d'euros). Mais l'Etat ne perçoit que 1,8 million de dollars de taxes et impôts.
Les forêts congolaises représentent 145 millions d'hectares, dont 60 millions peuvent être exploités. Elles représentent 60% des forêts du Bassin du Congo, selon le ministère de l'Environnement.
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