WASHINGTON, 26 jan 2009 (AFP). La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a nommé lundi un émissaire chargé du réchauffement climatique, soulignant que "l'heure du réalisme et du passage aux actes a sonné".
"Avec la nomination d'un émissaire spécial, nous envoyons le message sans équivoque que les Etats-Unis seront énergiques, déterminés, stratégiques et sérieux dans la réponse à apporter au réchauffement climatique et au problème qui lui est lié: l'énergie propre", a déclaré la nouvelle chef de la diplomatie américaine en annonçant avoir choisi Todd Stern, un ancien conseiller de son mari, pour ce poste.
Avocat et expert des questions d'environnement pour le centre de recherche de Washington Center for American Progress, Todd Stern est un ancien conseiller de la Maison Blanche qui négocia le protocole de Kyoto au nom du président Bill Clinton dans les années 1990.
Il sera "le conseiller principal" et le "négociateur en chef" de l'administration du président Barack Obama sur les questions de réchauffement climatique, a noté Mme Clinton.
"Il participera à toutes les discussions sur la politique énergétique au sein du gouvernement susceptibles d'avoir un impact sur les émissions de carbone, et cherchera à créer des alliances", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, M. Stern s'est félicité du fait qu'avec la nouvelle administration américaine "un jour nouveau se lève pour l'approche des Etats-Unis sur le réchauffement climatique et l'énergie propre".
Il a implicitement critiqué l'ancien président George W. Bush, qui s'était opposé à la ratification du protocole de Kyoto réduisant les émissions de gaz à effet de serre et avait réduit au strict minimum la participation des Etats-Unis aux négociations suivantes.
"Ce n'est plus le moment des dénégations, des atermoiements et des disputes. Il est temps que les Etats-Unis reprennent la place qui leur est due à la table des négociations", a-t-il ajouté.
Mais il a averti que les autres pays devraient aussi faire preuve de souplesse. "Ce n'est plus le moment pour les négociateurs de s'accrocher aux vieilles orthodoxies, ni pour les récriminations qui ont marqué trop de tentatives dans le passé. Nous ne pouvons plus nous le permettre", a-t-il prévenu.
Cette décision coïncide avec l'annonce par le président américain Barack Obama de nouvelles mesures pour stimuler la production de voitures économes en carburant et pour rendre les Etats-Unis moins dépendants de l'étranger en matière énergétique.
M. Obama commence ainsi à tenir, moins d'une semaine après son investiture, sa promesse d'une nouvelle politique environnementale. Il continue à rompre avec celle de son prédécesseur George W. Bush, après avoir annoncé la fermeture d'ici un an du camp de Guantanamo, demandé d'accélérer les plans de retrait d'Irak ou abrogé une interdiction de financer des organisations pratiquant ou favorisant l'avortement.