23 janvier 2009

PARIS, 23 jan 2009 (AFP). Quatre sénateurs, élus des Bouches-du-Rhône et des Deux-Sèvres notamment, ont déposé jeudi un amendement réclamant l'autorisation expresse d'un circuit de Formule 1 en région parisienne, a annoncé vendredi l'ONG Agir pour l'environnement.

A la faveur de l'examen du projet de loi sur "l'Accélération des programmes de construction", les quatre élus UMP ont déposé un amendement (le 85 rect) glissant un article additionnel à la loi afin d'autoriser l'exploitation expresse d'un circuit de F1 dans les Yvelines, en contournant les procédures habituelles qualifiées d'"assez longues".

Les sénateurs UMP Gilles et Joissins (tous deux des Bouches-du-Rhône), Bécot (Deux-Sèvres) et Doligé (Loiret) font valoir l'urgence: "Si la construction et la délégation de gestion de cet équipement sont menées dans des délais rapides, il est possible qu'un Grand prix puisse (se tenir) de nouveau en France à partir de 2011".

"Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'urgence caractérisant le plan de relance" économique, ajoutent-ils.

Pour Agir pour l'environnement, les sénateurs "en service commandé espèrent ainsi obtenir par la loi ce que le président du Conseil général des Yvelines n'arrive pas à imposer sans concertation aux riverains".

Corine Lepage, présidente du parti écologiste Cap 21, a pour sa part dénoncé dans un communiqué des "manoeuvres de basse politique".

"Alors que l'industrie automobile traverse une crise sans précédent et que les constructeurs se retirent les uns après les autres de cette compétition (...), Cap21 regrette une fois de plus que le poids des lobbys trouble le jugement des élus au point de leur faire prendre des décisions totalement stupides et inadaptées", a-t-elle ajouté.

Le département des Yvelines, dont le conseil général est présidé par le député UMP Pierre Bédier, s'est porté en septembre candidat à l'organisation du Grand Prix de France de Formule 1 en 2011.

Mais le projet "Yvelines F1 - La vallée de l'automobile" rencontre une vive opposition, notamment des défenseurs de l'environnement. Ceux-ci soulignent que le circuit sera "construit sur l'un des captages d'eau les plus importants d'Ile de France et sur des terres prochainement dédiées à l'agriculture biologique".

Le projet de circuit dans les Yvelines avait été relevé par l'Alliance pour la planète (coalition de 80 ONG) comme particulièrement "grenello-incompatible", c'est-à-dire contraire à l'esprit du Grenelle de l'environnement.

Le Sénat examine la loi Grenelle à partir de mardi.