PARIS, 19 jan 2009 (AFP). Les universités parisiennes ont des implantations trop dispersées, souvent inadaptées et en mauvais état, affirme un rapport sur l'immobilier universitaire parisien remis à Valérie Pécresse, qui préconise de les responsabiliser en ce qui concerne "la rationalisation de leur patrimoine".
Le rapport, transmis à la presse, a été rédigé par l'Inspection générale des finances, l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la recherche et le Conseil général de l'environnement et du développement durable.
La mission avait été lancée en juillet par la ministre de l'Enseignement supérieur, qui n'avait alors retenu à aucun projet parisien (intra muros) lors de la deuxième vague de sélection des projets devant recevoir les fonds du plan Campus, préférant attendre les conclusions de la mission d'audit.
Les huit universités parisiennes, dont le siège est à Paris, ont des "sites prestigieux" mais leur implantation est "à la fois éclatée, dispersée et imbriquée", souligne la mission, qui a décompté "pas moins de 272 sites", dont certains sont "partagés par plusieurs occupants".
Le statut juridique de ces sites est "complexe et parfois encore mal établi", ajoute-t-il.
"Si l'Etat est propriétaire majoritaire à 43%, de nombreux sites sont propriété de la Ville de Paris, de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), des établissements eux-même ou encore pris en location".
Il relève aussi "l'inadapatation et l'état dégradé de certains locaux", qui "rendent plus aigus les problèmes de saturation".
Les bibliothèques sont "dispersées" et les "besoins d'amplitude horaire élargie (...) sont encore insuffisamment couverts".
"De manière générale, les services aux étudiants sont peu développés: capacité de restauration universitaire limitée; pratique sportive largement laissée à l'initiative des étudiants; capacités de logement spécifique très inférieures à la moyenne nationale".
Parmi les obstacles à l'émergence de projets cohérents, dans le cadre du plan Campus, figure le fait que "l'étudiant reste, dans les faits, le grand absent des projets universitaires, bien davantage orientés par les besoins de recherche", note le rapport.
Côté recommandations, la mission propose d'"accompagner les universités dans l'élaboration de stratégies et la conduite de projets", notamment en responsabilisant "financièrement les universités sur la rationalisation de leur patrimoine".
"Le principe selon lequel toute nouvelle surface accordés aux universités doit entraîner la restitution d'autres surfaces doit être appliqué (...). Des cessions peuvent également être envisagées", ajoute la mission.
"Encourager les initiatives et soutenir la coopération en matière de bibliothèques et de vie étudiante" est une autre préconisation.