19 novembre 2008

NOUMÉA, 19 nov 2008 (AFP). La Société Le Nickel a inauguré mercredi soir un nouveau site industriel dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, qui doit contribuer à porter sa production à 72.000 tonnes annuelles de nickel métal d'ici 2012.

Il s'agit d'une Unité de traitement du minerai (UTM), qui permet de l'enrichir en ôtant les matériaux stériles, avant acheminement vers l'usine métallurgique de Nouméa, située à 400 km plus au sud.

L'UTM, construite au pied de la mine de Tiébaghi, a été inaugurée en présence de Patrick Buffet, PDG d'Eramet, maison mère de la SLN, et des autorités locales.

M. Buffet a mis en avant "l'exemplarité de ce projet" qui fonctionne selon un procédé unique au monde, tandis que le président indépendantiste de la province nord, Paul Néaoutyine, a salué "ce premier grand investissement dans le nord depuis l'accord de Nouméa (1998)".

Centre industriel de haute technologie, le site de Tiébaghi a été réalisé dans une démarche de développement durable, pour protéger l'environnement fragile de cette zone, a indiqué la SLN.

En 2005, le chantier a ainsi été suspendu pendant trois mois pour permettre la préservation d'un petit lézard, endémique au massif de Tiébaghi.

D'un coût de 15 milliards de francs Pacifique (126 millions d'euros), cette unité a créé 140 emplois directs dans cette région septentrionale reculée du Caillou.

Près d'un million de tonnes de minerais seront extraites cette année de la mine de Tiébaghi, dont les réserves sont estimées à 25 à 30 millions de tonnes.

Malgré la crise actuelle et la dégringolade des cours du nickel, Patrick Buffet assuré qu'Eramet "n'abandonnait pas sa stratégie de développement en Calédonie".

Les syndicats de la SLN avaient organisé une journée "mine morte" mercredi pour réclamer à M. Buffet une prime de 840 euros.

En 2008, la production de la SLN, handicapée par des travaux sur un four et des intempéries, ne devrait atteindre qu'environ 52.000 tonnes.

Premier employeur privé et premier contribuable, la SLN est le poumon économique de la Nouvelle-Calédonie, qui détient environ un quart des ressources mondiales de nickel, indispensable à la fabrication d'acier inoxydables. La Nouvelle-Calédonie possède 34% de la société.