12 août 2008

BIGANOS (Gironde), 12 août 2008 (AFP). Plusieurs centaines de professionnels ostréicoles du bassin d'Arcachon ont manifesté mardi, après l'interdiction de vente de leurs huîtres, sur le site d'une usine à papier en demandant sa fermeture par "principe de précaution", a constaté un photographe de l'AFP.

Environ 400 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées sur le site de Smurfit Kappa, une usine à papier basée à Biganos, sur le bassin, munies de banderoles proclamant notamment "Eau polluée: pouvons-nous encore boire la tasse?", "Le bassin est malade, pourquoi?".

Les ostréiculteurs, rejoints par des poissonniers, des restaurateurs et des membres d'associations écologiques, demandent "la fermeture de l'usine à papier au nom du principe de précaution", a indiqué à l'AFP l'un d'entre eux, Olivier Laban. "On a posé des questions sur le fonctionnement et les différents rejets de l'usine, on n'a pas eu de réponse", a-t-il ajouté.

L'usine Smurfit n'était pas joignable dans l'immédiat.

La préfecture de la Gironde a interdit jeudi la consommation des huîtres et moules du bassin d'Arcachon prélevées après le 3 août, à la suite de tests sanitaires défavorables menés par l'Ifremer, basés sur le "test de la souris". Ce test, le seul réglementaire au niveau européen, alimente l'incompréhension des ostréiculteurs d'Arcachon: en 2006, les rongeurs mouraient alors que les analyses chimiques ne montraient pas de traces de dinophysis, la micro-algue toxique la plus commune en France.

Lundi, des élus locaux ont estimé que le principe de précaution qui a conduit la préfecture de la Gironde à interdire la consommation des coquillages est appliqué "sans discernement", réclamant le remplacement du "test-souris".

La filière ostréicole sur le bassin d'Arcachon représente 300 entreprises et 1.000 emplois.