3 octobre 2011

Un milliard de personnes vit dans des bidonvilles dans les villes du Sud. La densité de population dans des espaces et infrastructures précaires, les faibles ressources financières et les gouvernances fragiles, rendent les villes vulnérables aux aléas climatiques et incapables de protéger leurs habitants. À l’occasion de la journée mondiale de l’habitat, le Gret, association à but non lucratif fondée en 1976,  rappelle que l’habitat ce n’est pas seulement construire ou améliorer des logements, c’est aussi rassembler et renforcer les capacités des habitants pour sécuriser les quartiers précaires et mieux s’adapter aux risques climatiques.

Montée du niveau de la mer, salinisation des terres, amplification des aléas climatiques (inondations causées par les précipitations, sécheresse) : nombreuses sont les conséquences du changement climatique sur les villes, et en particulier sur les habitants en situation précaire.

Des solutions techniques existent, mais associées à des solutions sociales, elles deviennent fortes et durables. En Mauritanie, la ville de Nouakchott en bord de mer souffre de la salinisation de la terre. Le Gret a mis en place avec les pouvoirs publics une formule innovante de béton de coquillages résistante au sel. 7 000 logements ont été construits et autant de familles logées grâce aux « twize », groupes d’habitants solidaires qui se sont portés garants du crédit proposé aux familles.

Dès la planification urbaine, il est indispensable d’associer les habitants à la politique de l’habitat, car quand les murs tombent, les structures sociales restent. Depuis plus de 10 ans, la ville de Port-au-Prince en Haïti est confrontée à des pluies torrentielles qui inondent les ravines et causent pertes humaines et matérielles. Impliqué dans la reconstruction suite au séisme de 2010, le Gret agit avec les habitants pour modifier les pratiques de construction et améliorer les conditions d’habitat dans le cadre d’un schéma d’aménagement sommaire. « C’est complètement innovant en Haïti, habituée à l’habitat anarchique et précaire, d’avoir un schéma d’aménagement urbain, témoigne Virginie Rachmuhl, responsable du programme urbain au Gret. On rassemble des groupes d’habitants pour réfléchir au devenir de leur quartier, aux lieux de refuge et aux premiers secours en cas de catastrophe. L’expérience des comités d’eau à Port-au-Prince, qui ont joué un rôle central d’orientation de l’aide vers les quartiers défavorisés lors du séisme de 2010, a montré qu’organiser les habitants, c’est aussi renforcer leur capacité à gérer l’urgence dans les zones à risques ».

Dans trop de pays encore, le caractère précaire ou illégal de l’habitat rend des populations inéligibles aux politiques post-catastrophes naturelles. Il est nécessaire de soutenir la prise en compte des quartiers populaires par les pouvoirs publics dans le cadre des politiques urbaines. En Haïti, c’est à travers les comités d’eau que les habitants cogèrent le service d’eau avec l’entreprise publique, et contribuent ainsi à la reconnaissance de ces quartiers par l’État.

 

Retrouvez le Gret aux journées mondiales de l’urbanisme à Paris les 3, 4 et 5 novembre
et au sommet de Durban sur le changement climatique du 28 novembre au 9 décembre