15 décembre 2010

Les réels effets pervers de l'implantation d'éoliennes dans les paysages ruraux sont rarement mis en exergue, ni par leurs détracteurs qui évoquent avant tout la très subjective  dénaturation des paysages, ou encore le brouillage des signaux de télévision,  ni par leurs adeptes qui évidemment pratiquent parfois  à ce sujet la politique de l'autruche. Tel ne sera pas toujours le cas  : en de récentes occasions, l'industrie éolienne, représentée notamment par l'entreprise Nordex, associée à l'ADEME et au bureau d'étude  sur l'environnement et les milieux naturels Biotope, ont étudié le parcours des chauves souris qui faisaient partie des malheureux sacrifiés sur l'autel des énergies renouvelables :  "En France, les suivis de mortalité au pied des éoliennes laissent penser que certaines machines peuvent tuer jusqu'à une centaine d'animaux par an",  selon Biotope, dont les services ont   imaginé   un système de modération de l'activité des éoliennes en fonction des heures de vol des chauves souris, baptisé Chirotech, qui  a reçu le Prix idée pour la biodiversité du concours Entreprises et Environnement, au Salon Pollutec de Lyon. Connaissant les heures et conditions de vol des chauves souris, et tenant compte de leur période d'hibernation, ce système permet d'arrêter les éoliennes au moment où les chauves souris sont de sortie. Coup de bol, ces périodes (quelques heures après le coucher du soleil et quelques heures avant l'aube) correspondent à des périodes de faible production pour les mastodontes d'acier, et la perte engendrée ne représente qu'1% du total produit, pour une baisse de mortalité conséquente (Lire l'article complet Eoliennes et chauves-souris font la paix de Pierre Le Hir dans Le Monde ) :

Le système, dont le développement a coûté 376 000 euros en partie financés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), bénéficie du soutien du groupe Nordex, l'un des leaders mondiaux de l'éolien. Expérimenté depuis un an à Bouin, en Vendée, il permet, d'après le bureau d'études, "une réduction de la mortalité des chauves-souris de 54 % à 74 %", au prix d'une baisse de la production d'électricité "inférieure à 1 %". Son installation représente un investissement de 50 000 euros, marginal par rapport au prix d'une éolienne, chiffré en millions d'euros. "L'idée est bonne. Elle n'empêchera pas tous les accidents, mais elle peut limiter la casse", estime Jean-François Julien, de la Société française pour l'étude et la protection des mammifères.