18 avril 2007

Du réchauffement global à l'obsession sécuritaire, il n'y avait qu'un pas qu'ont, enfin,  franchi 11 retraités de l'armée américaine, mettant l'accent sur les dangers liés à la paupérisation des zones affectées par les changements climatiques dans un rapport publié lundi 16 avril 2007, intitulé "National security and the threat of climate change". Les conséquences y sont décrites clairement : "un multiplicateur de menace d'instabilité dans certaines des régions les plus instables du monde" qui va "sérieusement détériorer le niveau de vie déjà faible dans de nombreuses nations d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient", ce qui pourrait déboucher sur "l'effondrement d'Etats". Enfin, les représentants des mouvances les plus conservatrices se mettent, elles aussi, à l'indispensable travail de mobilisation face à l'urgence climatique : Le rapport recommande que les Etats-Unis se lancent "dans une action nationale et internationale plus forte pour aider à stabiliser le climat à un niveau qui évitera une rupture importante dans la sécurité et la stabilité planétaires". Cette étude aidera-t-elle l'administration Bush à embrasser le mouvement populaire qui aux Etats Unis semble majoritairement favorable à d'importantes mesures de protection de l'environnement ? On peut en douter : ce rapport n'est pas le premier (le Pentagone a déjà publié de nombreux scénario-catastrophes liés au réchauffement), et il ne sera surement pas le dernier. En attendant, la publication du 2e rapport du GIEC sur les conséquences du réchauffement climatique, le 6 avril dernier, a montré à quel point les USA, avec l'Arabie Saoudite, sont réticents à publier clairement les enjeux d'un avenir où le pétrole doit rapidement cesser d'inonder une planète saturée.