5 février 2007

Souvenez vous, il y a déjà quelques mois, Chirac organisait, dans l'urgence, la conférence de Paris qui vient de s'y dérouler, juste après le rendez vous des scientifiques du GIEC (lire notre article du 12 décembre 2006 : Chirac débloque). Au delà de l'erreur de calendrier (n'aurait-il pas mieux valu étaler les deux évenements afin d'optimiser leur impact), nous nous interrogions aussi sur la pertinence de la création d'une nouvelle filiale de l'ONU pour les questions environnementales, alors que la plupart des agences de l'ONU traitent déjà de sujets largement dépendants d'une bonne maîtrise écologique : enfance, médecine, alimentation...

En lisant "l'appel de Paris" lors de la clôture, samedi 3 février, de la conférence "citoyens de la terre" sur l'environnement, à l'Elysée, Chirac a clarifié son propos, pas si incohérent que ça. Le vieux filou a-t-il encore des ficelles dans son sac ? Son incomptence au niveau national ne semble pas ébranler sa détermination à imposer au monde un calendrier draconien. Les effets suivront-ils ? On l'espère, mais on doute. Souvenez vous du fameux 'la maison brule et nous regardons ailleurs', lancé à Johannesbourg en 2002. Que s'est-il passé depuis en France, à part quelques crédits d'impots pour les quelques privilégiés qui peuvent se payer un véhicule hybride à plus de 25000 euros ?

Toujours est-il que le chemin vers la création de l'ONUE, Organisation des Nations Unies pour l'Environnement, semble déjà traçé. L'ojbectif est de remplacer l'actuel UNEP, souffrant d'un manque de financements, de visibilité et de perennité pour asseoir un vértiable organisme autonome, avec un pouvoir suffisant pour affronter, notamment, les choix établis en toute opacité par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). S'inspirant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "elle doit être un instrument pour évaluer les dommages écologiques et comprendre comment y remédier", pour "promouvoir les technologies et les comportements les plus respectueux des écosystèmes" et pour "soutenir la mise en oeuvre des décisions environnementales à travers la planète".

A Paris s'étaient donc réunis une quarantaine de pays qui participeront au groupe pionnier destiné à promouvoir cette idée d'une organisation des Nations unies pour l'environnement. Parmi ces pays figurent notamment l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la Pologne, le Cambodge, le Sénégal et l'Algérie. La première réunion de ce groupe pionnier est prévue au printemps prochain au Maroc.

Plus d'infos : Conférence Citoyens de la Terre - Un site ONUE a été ouvert : http://www.onue.org