24 juillet 2006

 

double-page-pub-total.jpg

C'est en lisant paisiblement un hebdomadaire de la presse papier que nous sommes tombés sur cet encart double page, qui a le mérite d'envoyer un message clair : pour Total, l'histoire de l'Erika est bel et bien enterrée. Nous rappelons que la société, ultra riche grâce aux revenus de l'or noir (c'est l'entreprise française qui a le plus gros chiffre d'affaire, classée parmi les 10 premiers groupes au monde), sera parmi les accusés du procès de la catastrophe qui avait ravagé 400 km de cotes, du Finistère Sud à la Charente Maritime, tuant entre 150000 et 300000 oiseaux. L'entreprise est impliquée à tous les niveaux : Total SA, Total Transport Corporation (TTC), Total Petroleum Services (TPS) un directeur juridique de Total responsable de la sécurité maritime seront sur le banc des accusés, si le procès a bien lieu. Celui ci était  initialement prévu pour début novembre 2006, il avait été reporté une première fois en décembre. Les avocats de la société qui veut se payer une conscience ont bien travaillé : hier 24 juillet  un nouveau report était annoncé pour le procès qui est maintenant programmé pour la période du 12 février au 16 juin 2007 !   

On lit ainsi sur cette magnifique oeuvre de l'agence Harrison & Wolf : "On peut chercher du pétrole à de très grandes profondeurs sans déranger ceux qui y habitent. [...] L'objectif est de descendre demain jusqu'à 6.000 mètres. Mais parce que même à de telles profondeurs nous ne sommes pas seuls, le respect et la préservation de la vie marine sont des préoccupations constantes..."

Le  groupe Total et les quatorze prévenus mis en examen dans le naufrage du pétrolier "Erika", personnes morales ou physiques, sont poursuivis pour "pollution maritime" et "complicité de mise en danger de la vie d'autrui". Pour l'instant, la gestion de la pollution de l'Erika a déjà couté  190 millions d'euros à l'état Français (source : rapport Assemblée Nationale du 10 mai 2004). C'est à dire vous et moi.  La société Total, avec ses milliards de bénéfices, a accepté de débourser 170 millions d'euros.