30 novembre 2006
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L'homme qui prononce ces mots est Guy Nègre, PDG de la Holding MDI (Motor Developpement International), basée à Carros, près de Nice et qui regroupe une dizaine de sociétés. Le goupe MDI développe une gamme de produits autour du concept du moteur à air comprimé. Après notre récent article sur ce sujet, notre correspondant Guy-Alex s'est rendu sur les "lieux du crime".

Vous êtes un ingénieur motoriste, comment vous êtes venue l’idée du moteur à air comprimé ?

J’ai eu longue carrière de dessinateur de moteur avec une centaine de brevets à mon actif, aussi bien dans l’aviation, la marine, que dans l’automobile. C’est en travaillant pour la formule 1 que je me suis rendu compte, en 1992, que les constructeurs n’avaient pas envie de lutter contre la pollution. J’ai décidé alors de m’investir personnellement dans un concept de moteur propre, même si je ne me considère pas comme un écolo qui a fait un moteur propre, mais comme un motoriste qui a fait une voiture écolo.

Comment êtes vous passez d’ingénieur motoriste inspiré pour être aujourd’hui à la tête d’une holding ?

En 1998, nous avons lancé le concept industriel M.D.I. Nous avons conçu une gamme de voitures propres. Nous assurons leur développement, ainsi que celui de nouveaux produits de gamme et la diffusion planétaire selon un concept dit « concept M.D.I ». Nous commercialisons des usines clef en main auprès de « concessionnaires fabricants associés » pour fabriquer et vendre les voitures. Dans chaque pays, M.D.I incorpore et gère une société M.D.I-Nationale dans laquelle tous les concessionnaires-fabricants-associés du pays concerné sont associés.

Quels sont les avantages de cette organisation ?

La production en petites séries d’une voiture toutes les trente minutes permet d’apporter un plus grand soin à la qualité. Elle permet d’utiliser des procédés de fabrication de meilleure qualité incompatibles avec la production « gros volume », ainsi qu’une fabrication personnalisée. C’est un concept qui permet de faire des économies avec la suppression des énormes unités de production, de leurs investissements et leurs frais structurels (transport du personnel, SAMU), suppression des frais de transport. Mais aussi suppression des stocks des pièces détachées, elles sont fabriquées selon les besoins (after time) en heures supplémentaires.

Sur le plan économique et social, l’argent reste sur place avec une économie de devises fortes. Il y a une création de main d’œuvre locale et une répartition des connaissances et du savoir faire. Les avantages de ce marketing sont également multiples. L’acheteur acquiert une voiture locale, un argument fort pour les administrations. Ce système permet une diminution drastique dans certains pays des droits de douane.

Et sur le plan écologique ?

I y a une meilleure répartition des besoins énergétiques de production et même une suppression de ces besoins et de la pollution des transport, train et camions.

Revenons sur la spécificité de vos voitures. Quels sont leurs atouts ?

Nous avons mis au point les moteurs CAT’s type 41 mono énergie et bioénergie. Ils permettent un fonctionnement en ville totalement propre avec zéro pollution en utilisant uniquement les réserves d’air comprimé et un fonctionnement sur route utilisant un adjuvant énergétique (soit fossile, essence, gazole, soit biologique : huiles végétales, alcools ou bien encore des gazs). Cela autorise à nos véhicules une consommation et une pollution extrêmement faible, avec moins de deux litres aux cent kilomètres sur route et trois fois moins d’émission de CO2 qu’un moteur conventionnel de même puissance.

Basée sur cette nouvelle technologie, nous avons imaginé le développement d’une « théorie thermodynamique » qui permettra dans les dix ans à venir d’améliorer encore ces résultats, créant ainsi une véritable révolution énergétique.

Un de vos prototypes, la MiniCAT’s, a été présenté au Mondial de l’automobile en 2002. Elle n’a depuis pas encore été exploitée industriellement. Avez-vous rencontré des résistances ?

J’ai subi une campagne de dénigrement qui a freiné sa commercialisation. La MiniCAT’s est actuellement en cours de développement, elle sera la première M.D.I construite en série à partir de 2007.

Vous parliez précédemment de nouveaux produits de gamme. Pouvez vous nous en dire plus ?

Oui, par exemple, les grands problèmes de la fourniture d’électricité sont le stockage et le transport. La vision M.D.I consiste à produire de l’électricité nécessaire sur son lieu d’utilisation au moment de son utilisation. Le stockage est alors réalisé sous la forme de l’adjuvant énergétique du moteur du groupe électrogène. Selon un de nos brevets, un réseau de proximité peut être réalisé : chaque maison d’un groupe d’habitations constituant par exemple un lotissement urbain est équipée d’un groupe électrogène individuel CAT’s et chacun de ces groupes est relié aux autres par un conducteur électrique constituant un réseau de proximité. Une centrale de gestion d’énergie est installée pour permettre de gérer la fourniture d’électricité à chacune des habitations ainsi regroupées à partir d’un ou plusieurs groupes qui pourront être activés successivement ou alternativement, en fonction des besoins globalisés de l’ensemble des habitations du réseaux.

Propos recueillis par Guy A. Goussin