3 novembre 2008

ROME, 3 nov 2008 (AFP). L'amiante chrysotile, la forme la plus répandue de ce produit, a échappé à l'inscription sur la liste internationale des produits dangereux en raison de l'absence de consensus entre les représentants de plus de 120 pays réunis à Rome, selon un communiqué publié lundi.

"De nombreux gouvernements ont exprimé leur vive inquiétude" à propos de cette non-inscription, souligne le communiqué commun publié par l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) à l'issue de la réunion qui a eu lieu la semaine dernière à Rome dans le cadre de la Convention de Rotterdam.

Il rappelle notamment que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une déclaration pendant la réunion de Rome pour rappeler le caractère cancérigène de l'amiante qui provoque chaque année le décès de 90.000 personnes. L'amiante est notamment interdite par l'Union européenne.

L'amiante chrysotile est la forme la plus utilisée d'amiante et représente 94 % de la production totale de ce produit.

Le résultat de la réunion de Rome intéressait plus particulièrement le Canada, un des principaux exportateurs d'amiante chrysotile.

Le député canadien Pat Martin, qui se bat contre ce produit, a déclaré la semaine dernière à la chaîne publique CBC que le Canada avait tiré les ficelles en coulisse en poussant ses principaux clients (l'Inde, le Pakistan, les Philippines et le Vietnam) à s'opposerà l'inscription du minerai sur la liste des produits toxiques de la convention.

De nombreuses voix s'étaient élevées au Canada avant la réunion de Rome pour demander à Ottawa de renoncer à s'opposer à l'inscription de l'amiante chrysotile sur la liste des 39 produits toxiques interdits.

La réunion a en revanche permis l'inscription sur cette liste des composés d'un pesticide, le tributylétain, qui est notamment utilisé pour la peinture de la coque des bateaux et est toxique pour les poissons et les mollusques, indique le communiqué.