14 février 2011

Parmi les désastres exacerbés par la grande euphorie des trentes glorieuses  figure la disparition des talus dans le bocage breton, qui  a profondément marqué des paysages façonnés depuis des siècles par les paysans. Plus d'un demi siècle après la loi de 1941 sur le remembrement, largement appliquée pendant des décennies, les  instincts destructifs de nombreux propriétaires ne sont pas encore calmés, malgré les dangers que représente l'arasement des talus et haies : outre le fait qu'elle héberge de nombreuses espèces animales, la principale fonction de la haie consiste à freiner les écoulements d’eau de surface,   ralentissant ainsi la formation de crues, limitant le transfert de polluants vers les cours d'eau et freinant l'érosion des sols. Mais de nombreuses réticences restent à franchir,  comme en  témoigne cet abattage de 100km de talus et haies qui se produisait encore en 2010, dans le Nord Finistère, sous l'impulsion de financements publics (voir dépêche de Bretagne Vivante, datée de janvier 2010). Alors en contrepoint de ces actions impactant durablement l'équilibre écologique des bocages, de nombreuses associations se mettent au travail. C'est le cas de l'association Skol Ar Ch'leuziou (l'école des talus), ou encore de Breizh Bocage,  financée elle aussi par les deniers publics : le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (Feader), l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région Bretagne et les conseils généraux de Bretagne. L'association prend en charge les 3 étapes de la réhabilitation d'un paysage : l'étude territoriale, le diagnostic et élaboration de plans d'action, et enfin la réalisation des travaux.

Lire aussi : exemple d'action à Ploubalay(Côtes d'Armor)