18 avril 2016

La surconsommation provoque des dégâts considérables sur l'environnement: comment faire pour acheter moins et mieux?

Acheter localement et de saison

Manger des fraises ou des melons pendant l'hiver est sans doute une idée séduisante, mais elle l'est beaucoup moins pour la santé, l'environnement et le portefeuille! Manger des produits locaux c'est ainsi s'assurer de manger des produits frais dont les nutriments n'auront pas été dégradés (exit les conservateurs!) et meilleurs au goût puisqu'ils n'auront pas subi un transport sur une longue distance ni un stockage de longue durée. Point non négligeable: consommer des produits locaux, c'est aussi encourager l'agriculture locale, donc l'économie locale. Et puisque l'argument pécuniaire est l'un des plus convaincants pour certains, sachez qu'en consommant des produits de saison, vous les achetez au moment où leur production est la plus abondante donc à des prix plus avantageux! Et rappelons que faire ses courses au supermarché revient toujours plus cher car nous sommes sans cesse tentés par des produits de toutes sortes dont nous n'avons pas besoin.

Le moyen le plus simple pour consommer localement? S'inscrire dans une AMAP et faire en sorte de recevoir un panier bio toutes les semaines. Non seulement vous dégusterez des produits frais et savoureux mais surtout vous découvrirez de nouveaux fruits et légumes et de nouvelles variétés: cotes de blettes, épinards frais, pommes et pommes de terre de toutes sortes... Sans compter que ce principe encourage à limiter le gâchis: on a beaucoup plus de mal à jeter de bons produits que des produits industriels...

Manger moins de viande

La filière de la viande est une grande productrice de pollution. La surconsommation de viande génère un élevage intensif qui dégrade inévitablement l'environnement et accélère le réchauffement climatique: cultures de végétaux et de céréales pour nourrir le bétail, augmentation de terres agricoles souvent gagnées sur les forêts, d'importantes quantités d'engrais chimiques, augmentation d'émission de gaz à effet de serre, et d'énormes quantités d'eau. Selon Water Footprint network, qui calcule la quantité d'eau utilisée pour la production de chaque bien ou service dont nous disposons, la production d'un kilo de poulet nécessite 4325 litres d'eau, celle d'un kilo de porc 5988 litres d'eau tandis que le kilo de boeuf bat les records avec 15 415 litres d'eau. Alors, quand on pense aux doses gargantuesques de viande proposées par les restaurateurs ou certains traiteurs, il y a de quoi frémir...

Si la viande est nécessaire à la croissance, il ne faut pas en abuser. Les Français sont les champions dans ce domaine puisqu'ils ingurgitent 90kg de viande par an. Encore une fois, la solution se trouve dans la juste mesure: manger de la viande 3 fois par semaine en l'intégrant à une alimentation équilibrée et en privilégiant les viandes maigres (poulet, dinde...). Car si les viandes rouges sont riches en fer, elles sont aussi très grasses et en abuser augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, d'obésité et de certains cancers. Alors sans devenir végétarien du jour au lendemain, on peut raisonnablement se mettre à limiter sa consommation en choisissant tant qu'à faire une viande issue de petits élevages, plus respectueux des animaux et de l'environnement.

La nourriture: La DLC et la DLUO

La DLC ou Date Limite de Consommation est une indication qui figure sur tous les produits et que l'on a tendance à  prendre pour argent comptant. Et pourtant, la plupart des yaourts ou autres produits frais peuvent se consommer au-delà de la date indiquée sans risque sanitaire. Il faut bien évidemment que ces produits aient été conservés dans de bonnes conditions. De la même manière, la DLUO ou Date Limite d'Utilisation Optimale que l'on trouve sous la formule  "A consommer de préférence avant..." sur les conserves par exemple ne signifie pas qu'il faille jeter les produits à la date indiquée. Les consommer après cette date (dans une limite raisonnable bien entendu) ne présente en effet aucun danger pour la santé. A ce sujet certains magasins proposent à la vente des produits frais estampillés "date courte" vendus généralement à moitié prix: financièrement intéressant, c'est aussi une bonne manière d'éviter le gaspillage: utilisez alors le congélateur!

 Acheter d'occasion, redonner vie aux objets

C'est une manière de recycler les biens matériels: vêtements, livres, jouets, vaisselle, meubles... : au lieu de finir à la poubelle, les objets changent de propriétaire. Cela réduit forcément la quantité de déchets à trier, sans oublier qu'on achète alors sans emballage!  Il est possible de trouver tout ce que l'on veut à des prix parfois dérisoires dans des vide-greniers, sur internet ou même dans les magasins gratuits.

Bien choisir ses vêtements

Chanvre, lin, soie, laine: l'impact de la fabrication de ces matières sur l'environnement est beaucoup moins important que pour les autres tissus. Les tissus synthétiques comme le lycra, le nylon ou le polyester nécessitent pour leur fabrication une kyrielle de produits toxiques: soude caustique, acide sulfurique, sulfate de soude. Quant au coton, il est le champion en matière de consommation d'eau et de pesticides: pour en produire 1 kilo, de 7000 à 29000 litres d'eau sont utilisés. Mieux vaut alors acheter des vêtements en coton biologique qui utilise moins d'eau et pas de tout de pesticide.

Recycler les vêtements

Quand les vêtements s'accumulent dans les placards, il faut trier. Au lieu de les jeter, plusieurs solutions sont possibles. Vous pouvez en effet donner les vêtements même usagés à des associations qui se chargent de leur donner une deuxième vie. (voir notre article). Certaines tenues peuvent également être détournées pour faire des déguisements pour les petits et les grands (ce qui évitera l'achat du déguisement annuel pour le mardi gras, porté qu'une fois!). Enfin, nul besoin d'acheter des vêtements de bébé ou d'enfants: il y a forcément autour de vous des gens qui ont dans leurs affaires de quoi habiller votre enfant. A votre tour, donnez-les une fois qu'ils ont été portés: ils restent souvent en bon état puisque portés peu de temps.

Emprunter à la Médiathèque

Livres, DVD, revues: on les lit ou on les regarde une fois et puis ils se trouvent relégués sur une étagère ou dans les déchets. Sachant qu'en plus la fabrication d'un livre est loin d'être écologique (beaucoup d'eau, de produits chimiques) et que l'utilisation du papier issu de forêts gérées (PEFC et FSC) n'est pas encore majoritaire, il n'y a pas à hésiter: mieux vaut faire un tour à la médiathèque. Peu coûteux voire gratuit pour les enfants parfois, l'abonnement à la médiathèque est de plus un encouragement à la lecture, à la connaissance. Et pour ceux qui aiment posséder les livres ou les films, précipitez-vous dans les bouquineries ou les vide-greniers pour dénicher des livres ou des DVD d'occasion.

Les cadeaux, un vrai gâchis

Au moment des fêtes ou des anniversaires, sans oublier la période de Noël, les poubelles se gonflent inévitablement d'emballages cadeaux. Force est de constater que nos chers enfants sont noyés sous les jouets, tellement nombreux qu'ils ne trouvent pas le temps de tous les utiliser. Gâchis d'argent, de matériel....  La première des solutions est peut-être de se raisonner, d'en offrir moins et d'acheter un cadeau à plusieurs. Ensuite se pose la question du type de jouets: car certains sont fabriqués avec des matériaux dangereux pour la santé de nos chérubins sans compter ceux qui fonctionnent avec des piles engendrant une pollution importante puisqu'elles rejettent des métaux lourds dans les eaux. Que faire alors? Préférez les jouets fabriqués avec des matériaux naturels, certifiés CE ou NF ou ceux en bois qui n'ont pas de vernis toxiques. Enfin, un objet peut laisser aussi la place à un abonnement cinéma ou théâtre, une place de spectacle...

Des papiers cadeaux superflus

Ah, ils sont beaux les rubans métallisés, les papiers glacés ornés d'étoiles brillantes. Oui, mais voilà, une fois déchirés, ils deviennent inutilisables et ne peuvent même pas être recyclés. Alors pour éviter de surcharger les poubelles, il ne reste plus qu'à emballer les cadeaux avec du papier recyclé. Et puis, encore une fois, pour moins emballer, il faut acheter moins.

Acheter des produits au label écologique

AB, NF, écolabel (figuré par une petite fleur bleue et verte), FSC: ces labels garantissent que le produit a été fabriqué dans le respect de l'environnement. Attention aux appellations frauduleuses: certaines entreprises inventent des labels qui paraissent conformes mais qui ne remplissent nullement les critères pour le respect de l'environnement.