19 février 2013

MBSLT2Alors que les matières premières agricoles font l’objet d’une spéculation financière accrue, le journaliste Stefano Liberti livre la première enquête de terrain sur l’une de ses conséquences : l’accaparement des terres, ou land grabbing.

Depuis la grave crise alimentaire de 2008, une véritable ruée sur les terres arables se déroule dans les pays du Sud. En Éthiopie ou au Brésil, comme dans de nombreux pays, le land grabbing se pratique bien souvent aux dépens des ressources et des populations locales. Touchant au bien premier et fondamental qu’est la nourriture, le phénomène suscite l’inquiétude et déchaîne les passions.

Par-delà les condamnations simplistes, et au terme de trois années d’investigation, Stefano Liberti est parvenu à retracer les causes et à détailler les conséquences sociales et environnementales de cette politique de la terre bradée.

C’est ici que j’ai rendez-vous avec Esayas Kebede. C’est à lui que s’adressent les investisseurs qui souhaitent acquérir des terres en Éthiopie. (...) Kebede est réservé, sur ses gardes. Il a reçu, ces derniers mois, plusieurs journalistes qui ont tous dû débarquer dans son bureau avec la même question aux lèvres. À savoir : “Comment se fait-il que l’Éthiopie, pays qui dépend de l’aide internationale pour nourrir sa population, loue des terres à prix cassés à des investisseurs étrangers qui ne produisent pas pour le marché local ?”

 

L'auteur

Stefano Liberti est un journaliste et documentariste italien, spécialiste des questions africaines, ancien correspondant du quotidien Il manifesto pour l’Afrique. Il a couvert la guerre en Libye en 2011 et a été le premier journaliste à entrer dans Misrata assiégée. Ses articles sont publiés dans plusieurs médias européens, dont notamment Le Monde diplomatiqueEl Pais SemanalEl MundoGeoTageszeitungou L’Espresso.