27 avril 2010

Le rumex à feuilles obtuses (rumex obtusifolius), aussi appelé Patience Sauvage, est une plante omniprésente dans les jardins, les champs, les pâtures et surtout les terrains vagues ou les bords de routes.  Bien qu’assimilée à l’oseille et donc potentiellement comestible en salade (les jeunes feuilles), et en dépit des vertus apaisantes de ses larges feuilles contre les piqures d’orties, le rumex est néanmoins considéré comme une adventice (ou mauvaise herbe indésirable) et nombre de jardiniers et agriculteurs peuvent en témoigner.

C’est donc une plante essentiellement envahissante qui a des capacités extraordinaires de reproduction.  Faucher ou labourer une pâture envahie de rumex est totalement inefficace puisque la plante a la capacité de se multiplier à partir des rhizomes, même s’ils sont coupés ou cassés.  D’un autre côté, une seule plante adulte est capable de produire plus de 50 000 semences par an qui seront dispersées par le vent, le bétail, les machines etc.  Les graines non germées peuvent même rester enfouies dans le sol pendant des années sans perdre leur potentiel.  Le désherbage chimique et sélectif reste donc la norme quand il s’agit de lutter contre la prolifération du rumex dans la majorité des exploitations agricoles classiques, avec tous les inconvénients que cela comporte.

Il y a bien quelques méthodes de contrôle biologique comme l’introduction de « scarabées des rumex » dont les larves s’attaquent aux jeunes feuilles, ou le bruleur à mèche mais les résultats restent peu concluants.  Seul l’arrachage manuel de la plante (racine incluse) garantit son élimination.  Il est toujours possible d’arracher la plante à la main (avant qu’elle monte en graines si possible) lorsque le sol n’est pas trop sec, mais dans la plupart des cas, la plante casse et la racine reste dans le sol.  Il existe en fait un outil de jardinage spécifique à l’arrachage du rumex qui a du tomber en désuétude suite à l’introduction du désherbage chimique.  L’absence d’un terme unique pour le décrire montre bien qu’il n’a jamais du être fabriqué à grande échelle.

Appelée tantôt fer à rumex, fourche à rumex ou arrache-rumex, il s’agit d’une petite fourche à deux doigts en fer forgé au bout d’un manche en bois. Enfoncée dans le sol sous un angle de 45 à 60 degré, elle permet d’extraire la racine manuellement sans trop d’efforts. Cet outil reste très utilisé en Suisse ou en Autriche mais seules quelques adresses les vendent commercialement.  Difficile à trouver dans les quincailleries ou les jardineries, il semble que de nombreux jardiniers ou exploitants en agriculture biologique se tournent vers les forgerons locaux pour les fabriquer à nouveau. On en trouve notamment chez Hervé le Gal, La Forge de St Aubin, 56420 Plumelec (02 97 42 29 11)