1 décembre 2008

DOHA, 30 nov 2008 (AFP). Un ensemble de stimulants économiques massif, coordonné et rapide est nécessaire pour contrer une dépression à l'échelle planétaire, affirment les experts de l'ONU dans un rapport publié lundi à Doha.

Ces mesures doivent "être cohérentes et se renforcer mutuellement, et être aussi en phase avec les impératifs d'un développement durable", souligne ce "Rapport sur la situation et les perspectives économiques mondiales 2009", présenté à l'occasion de la conférence ministérielle internationale sur le financement du développement, réunie dans la capitale qatariote.

"Ces initiatives doivent venir en plus des mesures de recapitalisation et de reconstitution de liquidités déjà prises par les pays en réponse à la crise", poursuit le rapport.

Les économistes de l'ONU recommandent également "une réglementation plus stricte des marchés financiers, un approvisionnement adéquat en liquidités à l'échelle internationale, une révision du système de réserve international et une gouvernance économique mondiale moins exclusive et plus efficace".

Selon le document, la croissance mondiale sera, dans le plus probable des scénarios, de 1% seulement en 2009, contre 2,5% en 2008 et des taux compris entre 3,5% et 4% les quatre années précédentes.

Les pays développés seront les plus touchés, avec un taux de croissance moyen négatif, à -0,5%. Parmi eux, les Etats-Unis devraient enregistrer une croissance de -1%, la zone euro de -0,7% et le Japon de -0,3%.

Les économies dites "en transition" devraient en revanche connaître une croissance de 4,8% et les pays en développement un taux de 4,6%.

Le taux de croissance de la Chine est estimé à 8,4%, en recul de trois points par rapport à 2007 et de 0,7% par rapport à 2008.

Les croissances de l'Inde, du Brésil et du Mexique sont prévues respectivement à 7%, 2,9% et 0,7%.

Les experts de l'ONU avertissent qu'"étant donné l'incertitude actuelle, un scénario plus pessimiste encore est très possible".

Si la crise du crédit se prolonge et si la confiance dans le secteur financier n'est pas rétablie dans les mois qui viennent, expliquent-ils, "les pays développés pourraient entrer dans une profonde récession en 2009".

Ce qui empêcherait en retour la croissance des pays en développement de dépasser 2,7%, "un taux dangereusement bas pour leur capacité à supporter les efforts de réduction de la pauvreté et assurer une stabilité sociale et politique".

Commentant le rapport dont il est l'un des principaux auteurs, Rob Vos, directeur de la division politique de développement et analyse de l'ONU, estime qu'"une relance d'environ 1 à 2% du PNB à l'échelle mondiale devrait suffir à empêcher une croissance négative".

Si on procède ainsi, déclare-t-il à l'AFP, "il devrait y avoir une reprise, peut-être pas dès 2009 mais en 2010 à moins que les marchés ne s'effondrent davantage entre temps".