18 novembre 2008

YAMOUSSOUKRO, 18 nov 2008 (AFP). Les pays de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont lancé mardi l'idée d'exploiter en commun leur richesses minières et énergétiques, à l'ouverture d'un sommet à Yamoussoukro, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La Cédéao (15 pays, ndlr) regorge d'énormes potentialités minières et énergétiques inexploitées", a affirmé le ministre ivoirien des Mines et de l'Energie, Léon Emmanuel Monet, lors de ce premier sommet d'Afrique de l'Ouest consacré à ce secteur.

"Notre défi, au regard de cet immense potentiel de ressources énergétiques et minières, est la mise en commun de nos moyens pour un développement durable au bénéfice de nos populations", a poursuivi M. Monnet au cours d'une cérémonie à laquelle assistait le président ivoirien Laurent Gbagbo.

"Notre vision est de permettre à l'ensemble des citoyens de la sous-région d'accéder à une énergie à bas prix, au sein d'un vaste marché d'échanges d'énergies intégré et harmonisé à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest, s'appuyant sur partenariat public-privé dynamique", a-t-il expliqué.

Selon M. Monnet, "cette vision intègre le développement d'une industrie minière forte à même d'engendrer ou accroître les valeurs ajoutées, pourvoyeuses d'emplois au profit d'une jeunesse dont le dynamisme et les impatiences, légitimes, sont de plus en plus pressantes".

Cette rencontre, qui s'achève jeudi, se déroule autour du thème: "mine et énergie pour la paix, la croissance et le développement de l'Afrique de l'ouest, perspectives et opportunités".

M. Monet, organisateur de cette rencontre, a énuméré les potentialités dans la sous-région: le Niger dispose de réserves d'uranium, de charbon de gaz et de pétrole, tandis que le Mali a de forts indices en pétrole, la Guinée regorgeant de bauxite, de fer et d'un fort potentiel hydraulique.

"Il existe une grande probabilité de découverte de pétrole et de gaz au Togo, Bénin et Sénégal", a-t-il ajouté.

"Au quoi cela sert de s'asseoir sur des puits de pétrole si on faim et on est incapable de transformer ces puits en richesse pour le développement et pour la lutte contre la pauvreté", s'est offusqué de son côté le président Gbagbo.

"Mes frères africains, le moment est passé de crier +nous sommes le continent le plus riche et qu'on exploite nos richesses+", a-t-il souligné, proposant la mise en place d'un "fonds structurel de développement prélevé des recettes du pétrole et de la bauxite".

"Tant que l'Afrique n'a pas créé un tel fonds, tous les projets de développement sont vains", a averti M. Gbagbo.