16 octobre 2008

PEKIN, 16 oct 2008 (AFP). Le sommet Asem qui réunira 43 pays d'Europe et d'Asie à Pékin la semaine prochaine permettra des "discussions très intenses" sur la crise financière actuelle, a indiqué jeudi l'Union européenne dans la capitale chinoise.

Pékin reçoit les 24 et 25 octobre les 27 pays de l'Union européenne, les 10 de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et six autres pays asiatiques dans le cadre du sommet biannuel de l'Asem. La crise financière planétaire va écraser l'ordre du jour.

"Vu les circonstances actuelles, la crise financière sera un sujet majeur des discussions", a déclaré Hervé Ladsous, ambassadeur de France en Chine, lors d'une conférence de presse conjointe avec Serge Abou, ambassadeur de la délégation de la Commission européenne, qui prévoyait des "discussions très intenses et productives".

Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a confirmé jeudi à l'agence Chine Nouvelle que la priorité serait accordée à la tourmente financière mondiale.

"L'essentiel est que nous lancions un message fort et de confiance", a dit M. Ladsous, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. "La partie européenne viendra (à Pékin) avec des idées fortes et des propositions fortes".

L'Europe a "montré sa capacité de réaction" et a "injecté de la confiance dans le système" avec son plan d'action financier, a-t-il assuré.

"Nous sommes tous dans le même bateau, la Chine comme l'Europe, et il faut qu'on rame tous pour sortir de cette crise", a déclaré pour sa part M. Abou. "Européens et Asiatiques, nous sommes tous touchés par la crise, dans la mondialisation nous ne pouvons pas choisir nos maladies et (celles-ci) se transmettent facilement".

Quant à la teneur précise des discussions, "beaucoup va dépendre de la réunion aujourd'hui (ce jeudi) à Bruxelles du Conseil européen", a ajouté M. Ladsous, "on verra sur quoi les 27 se sont mis d'accord".

Un vent de panique soufflait encore jeudi sur les Bourses dans le monde, tandis que l'Europe s'apprêtait à appeler solennellement à un "nouveau Bretton Woods" pour réformer le système financier mondial.

La participation au 7e sommet de l'Asem sera la plus forte depuis la mise sur pied en 1996 de cette instance imaginée par la France et Singapour, avec 43 pays de l'Union européenne et d'Asie, qui représentent ensemble près de 60% du PIB mondial.

Ce sommet sera l'occasion de la première apparition sur la scène internationale du nouveau chef de gouvernement japonais Taro Aso.

Les travaux de l'Asem, qui seront formellement ouverts par le président chinois Hu Jintao, seront présidés par le Premier ministre chinois Wen Jiaobo et le président français Nicolas Sarkozy.

L'Asem offre un cadre à des "discussions qui donnent à tous les leaders l'occasion de parler librement, sans ministres, sans aides (...) franchement et aussi en privé", a expliqué l'ambassadeur de France.

Les dirigeants doivent aussi discuter notamment du changement climatique, de développement durable et de sécurité alimentaire.