6 septembre 2008

LONDRES, 6 sept 2008 (AFP). L'explorateur et aventurier britannique Lewis Gordon Pugh a mis un terme à son expédition à bord d'un kayak vers le pôle Nord, destinée à alerter le monde des conséquences de la fonte de la calotte de l'Arctique, après avoir atteint la banquise.

Lewis Gordon Pugh, un environnementaliste de 38 ans, avait dévoilé son projet de se rendre en kayak au pôle Nord. Espérant que ce ne soit "pas possible" à cause de la glace, il craignait de réussir à cause de la fonte de la calotte à cause du réchauffement climatique.

Nageur de l'extrême et avocat en droit maritime, M. Pugh a pagayé le plus au nord (à 81 degrés nord) jamais atteint auparavant avant d'être arrêté par la glace mais il a prévenu que la calotte arctique s'affinait et que les dirigeants du monde devaient agir immédiatement pour y remédier.

"L'an dernier à cette latitude, j'ai vu une banquise épaisse de trois mètres. Maintenant, je peux voir un mètre seulement", a-t-il indiqué. "En 2007, j'avais prédit que l'Arctique n'aurait pratiquement plus de banquise pendant l'été d'ici dix ans".

"Tout ce que j'ai vu lors de mon expédition confirme cette prédiction", a relevé celui qui est surnommé l'"ours polaire humain".

Il a planté temporairement les drapeaux de 192 nations dans la banquise pour attirer l'attention internationale sur les conséquences du réchauffement.

"La disparition de la banquise se produit beaucoup plus rapidement que ce que les scientifiques avaient estimé il y a un an. Je m'inquiète du fait que les dirigeants utilisent des données erronées pour prendre leurs décisions", a-t-il poursuivi.

Selon des scientifiques américains, en août, la banquise a connu sa deuxième plus forte fonte depuis que les observations satellites ont débuté il y a trente ans.

Le 31 août, M. Pugh avait indiqué sur son blog avoir débuté son expédition depuis la ville de Virgohamna dans l'archipel de Svalbard (Norvège), à environ 1.000 kilomètres du pôle Nord.

L'année dernière, Lewis Gordon Pugh a été la première personne à nager dans les eaux glacées du pôle Nord, une nouvelle fois pour dénoncer les effets du réchauffement climatique. Il avait mis 18 minutes et 50 secondes pour nager un kilomètre dans une eau à -1,8 degrés celsius.