22 septembre 2008

PARIS, 22 sept 2008 (AFP). Le bonus-malus écologique ne doit pas aboutir à créer "une montagne de dettes", estime lundi le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale Gilles Carrez (UMP), après la décision de Nicolas Sarkozy de reporter l'extension de ce système à d'autres catégories de produits que l'automobile.

"Le développement durable pour nos enfants, ce n'est pas leur laisser une montagne de dettes", déclare le député UMP dans un entretien au quotidien économique La Tribune.

Selon lui, la mise en place d'un groupe de travail sur le bonus-malus voulu par le chef de l'Etat va être l'occasion de réfléchir à son extension. "La fiscalité environnementale devrait porter sur l'amont des filières: mieux vaut taxer les industriels pollueurs que créer des mécanismes en aval, au niveau du consommateur", estime-t-il.

"Les dispositifs proposés devront être progressifs afin de laisser le temps aux industriels de s'adapter", poursuit-il, afin de ne pas "créer de l'attentisme" chez ces derniers en rendant incertaine la politique tarifaire des entreprises.

Il met aussi en garde contre la création d'un prêt vert à taux zéro, voulu par le gouvernement pour encourager les particuliers à effectuer des travaux dans leurs logements afin de réaliser des économies d'énergie. "L'Etat n'a plus les moyens de financer de telles dépenses", avertit-il et "pour limiter le coût budgétaire, il faudra donc restreindre les travaux éligibles à ce prêt".

En revanche, la création d'une "taxe pique-nique" sur la vaisselle jetable, un temps évoquée par le gouvernement avant d'être mise de côté, "me semble bien correspondre au principe de pollueur-payeur", indique M. Carrez.

Après plusieurs semaines de cacophonie gouvernementale sur la fiscalité verte, Nicolas Sarkozy a confirmé vendredi son soutien au principe du bonus-malus écologique, mais demandé la mise en place d'un groupe de travail sur son éventuelle extension.